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Yasmina Vally, la passion théâtre

Yasmina VallyYasmina Vally
Yasmina Vally
Écrit par Emmanuel-Pierre Hébé
Publié le 7 janvier 2020, mis à jour le 8 janvier 2020

L’activité théâtrale à Singapour est riche. De nombreuses compagnies proposent régulièrement des pièces tout au long de l’année dans plusieurs salles. D’un point de vue francophone, plusieurs compagnies sont présentes sur le territoire, comme The Theatre Factory, Belle Epoque ou Sing’Theatre pour les comédies musicales. Mais il y a aussi d’autres passionnés, des indépendants qui sont moins sous les feux des projecteurs. Lepetitjournal est allé à la rencontre de Yasmina Vally, arrivée à Singapour il y a 2 ans, et qui donne des cours de théâtre.

 

Elle a ça dans le sang. Depuis toute petite, Yasmina a toujours su qu’elle voulait faire du théâtre. Elle a foulé les planches pour la première fois à 12 ans et ne les a jamais quittées depuis.  Malgré une vie de globe-trotteuse (elle a vécu à la Réunion, en France, à l’ile Maurice, à Dubaï, Londres et maintenant à Singapour), elle a toujours réussi à s’adonner à sa passion.

A 18 ans, elle souhaite même en vivre, mais ses parents la poussent à d’abord décrocher un diplôme. Du coup après ses études supérieures, elle s’inscrit en cours du soir au cours Florent à Paris, où elle aura entre autres comme professeur Vincent Lindon. Une expérience incroyable, un grand acteur qui lui a beaucoup appris.

Et pendant 2 ans, elle va vivre comme ça, à un rythme effréné, enchainant un emploi à plein temps la journée et les cours et répétitions la soirée. La troisième année, elle s’inscrit au Studio Alain de Bock, plus orienté théâtre et Commedia dell’arte, que le cours Florent qui lui se veut plus cinéma. Une fois son diplôme en poche, elle tente sa chance dans les castings pour essayer maintenant d’en vivre. Malgré un petit réseau déjà en place, la concurrence est rude, à chaque casting ce sont des centaines de personnes qui se présentent. Heureusement, elle a la tête bien sur les épaules et voit beaucoup de ses amis et relations qui galèrent dans ce choix de vie. Combien de temps cela va-t-il durer ? Après plusieurs tentatives, elle décide de rester raisonnable et de garder ça comme passion.

Du coup, au gré de ses différents déménagements, elle trouve toujours un moyen : elle donne des cours de théâtre, monte sa propre troupe dans chaque ville, et en profite pour rajouter des cordes à son arc comme à Londres où elle donne des cours d’improvisation.

A Dubaï, elle a la surprise de constater que la scène théâtrale francophone est inexistante. Elle crée donc une fois de plus une nouvelle troupe qui est vite repérée par Dubaï Madame. Le magazine lui propose de signer un partenariat, qui la propulse sous le feu des projecteurs. Les salles se remplissent vite et les pièces se jouent très régulièrement à guichet fermé. Elle reçoit même de l’aide de la part de l’Alliance Française, donnant des représentations allant du Père Noel est une ordure de la troupe du Splendid, à Tailleur pour dames de Feydeau.

Yasmina Vally
Spectacle de fin d’atelier d’impro avec Sing’Theatre @Lea Barjos

 

À Singapour, elle a d’abord commencé par rejoindre Sing’Theatre où elle a donné des cours de théâtre et d’improvisation.

Mais rapidement, elle décide de voler de ses propres ailes, et de monter une pièce avec quelques élèves qui la suivent dans cette aventure. Et puisqu’elle ne peut pas cumuler deux emplois, législation singapourienne oblige, elle fait ça bénévolement. Mais peu importe, c’est toujours la passion qui prime, « Je ne peux pas vivre sans théâtre » dit-elle.

Pour produire un spectacle ici, il faut suivre un processus bien établi. Le texte, traduit en anglais, doit être envoyé auprès de l’Info-communication Media Development Agency qui va l’étudier, et si tout se passe bien, 2 mois après sera émise une licence qui permettra de donner la représentation.

Dès le mois de janvier prochain, elle souhaite lancer un nouvel atelier sur Feydeau, ouvert aussi bien aux débutants qu’aux acteurs plus confirmés qui souhaitent se perfectionner, afin de découvrir le précurseur du théâtre de boulevard. Les répétitions auront lieu une fois par semaine jusqu’au mois de mai. « Le Vaudeville, comme le reste, est une chose intéressante. La preuve, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de vaudevillistes. Feydeau est le maître. » disait de lui Tristan Bernard.

Et même si la plupart du temps elle n’est pas sur scène, alors qu’elle aime jouer, elle se garde toujours un petit rôle.

Contact : Yasmina Vally  yvally@hotmail.com

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