L’OCDE vient de publier les résultats de cette évaluation mondiale des étudiants âgés de 15 ans. Singapour arrive premier dans les trois domaines évalués (mathématiques, compréhension de l’écrit, sciences) en l’absence de la Chine qui le devançait sur le podium en 2018.
Une évaluation mondiale périodique des étudiants âgés de 15 ans
Tous les trois ans depuis l’an 2000, l’OCDE réalise un ensemble d’études (PISA : Programme for International Student Assessment) visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres.
Pisa vise non seulement à évaluer les performances des élèves âgés de 15 ans (défini comme la fin de scolarité obligatoire), et plus précisément leur capacité à exploiter leurs connaissances dans leur pratique quotidienne, mais aussi à identifier les facteurs de succès, comme par exemple le milieu socio-économique des familles, le cadre scolaire, la motivation des élèves, et l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes.
Les performances sont évaluées à travers des tests de compréhension de l’écrit, de culture mathématique, de culture scientifique, et de pensée créative, qui sortent des sentiers battus des enseignements scolaires. Suit un questionnaire pour analyser l’environnement dans lequel les élèves vivent et étudient.
En 2022, 700.000 élèves ont ainsi été testés dans 81 pays.
Les performances remarquables de Singapour
Non seulement, Singapour, où 6606 élèves ont été testés, arrive premier dans tous les domaines, mais les écarts avec les seconds sont substantiels. Par ailleurs, la proportion de « top performers » (définis par un seuil dans chaque discipline) est bien plus élevé à Singapour que dans les autres pays. Par exemple, en mathématiques, 41% des élèves sont des top performers contre 9% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Contrairement à d’autres pays, la pandémie n’a pas eu d’impact sur les résultats. Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette performance, il y a un engagement plus intense des professeurs dans le soutien des élèves : par exemple, en mathématiques, 86% des élèves reconnaissent l’aide supplémentaire fournie par les professeurs quand c’est nécessaire, contre seulement 70% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Cela compense en partie le moindre engagement des parents : seulement la moitié des élèves singapouriens déclarent que leurs parents les interrogent sur leurs études au moins une fois par semaine, contre 66% en moyenne dans l’OCDE.
Ce n’est pas la première fois que Singapour brille dans ce classement. Depuis 2009, sa première année de participation à cette évaluation, il a toujours été dans les premiers comme le montre le tableau suivant. Il faut cependant savoir que la Chine, première dans toutes les catégories en 2018, n’a pas participé à cette session, car les contraintes COVID y était encore appliquées. D’ailleurs, la méthode originale d’enseignement des mathématiques développée par Singapour a été reprise par 70 pays à travers le monde.
D’une manière générale l’Asie se taille la part du lion dans le classement. Elle remporte les 5 premières places dans tous les domaines, excepté la compréhension de l’écrit où l’Irlande parvient à se hisser à la seconde place.
La France, quant à elle descend régulièrement dans le classement. Cette année, il faut aller la chercher entre la 26ème et la 28ème place selon les sujets. On peut toujours discuter les biais de la méthodologie, mais il y a certainement une réalité derrière ces évaluations. D’ailleurs, Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse l’a reconnu et a annoncé une série de mesures pour tenter d’enrayer ce déclin.
Les revers de la médaille
Mais ce succès a un prix. La réussite scolaire reste la première priorité pour les parents singapouriens, et ce malgré les efforts du gouvernement pour réduire l’aspect compétitif de l’enseignement. Entre les devoirs à la maison en semaine après les classes et les cours particuliers le weekend, voire pendant les vacances, les élèves n’ont guère de vrais « loisirs ». 29% des élèves disent ne pas faire d’exercice physique, contre seulement 20% en moyenne dans l’OCDE.
Cette anxiété par rapport à la réussite scolaire se traduit par un niveau de stress important chez les élèves singapouriens, comme chez leurs parents. Une évaluation PISA précédente a montré que 82 % des élèves singapouriens veulent être premiers de leurs classes, contre 60% en moyenne pour l’OCDE et que 76% se sentent très anxieux par rapport a leurs examens, même s’ils les ont bien préparés, contre seulement 55% en moyenne dans l’OCDE.
Pour plus de détails sur les résultats de PISA 2022, cliquez ici.
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