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Les  vélos asiatiques à la conquête de Paris

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Un vélo Gobee.bike à Paris devant une station Vélib' vide (c) C. Poinso
Écrit par Clémentine de Beaupuy
Publié le 6 décembre 2017, mis à jour le 27 décembre 2017

Tandis que les parisiens font leurs adieux au Vélib’ première génération, les vélos sans borne venus d’Asie déferlent sur la capitale. La Mairie de Paris a désigné, lors d’un appel d’offres, les vélos Smoovengo pour faire pédaler ses administrés. Sauf qu’entretemps et profitant d’une transition pour l’installation de nouvelles bornes, un autre modèle a émergé : les vélos sans bornes asiatiques. Pour ces jeunes entreprises , l’aubaine parisienne était trop belle.

 

Dès octobre 2017, la société Gobee.bike, entreprise créée à Hong-Kong, a déployé en premier ses vélos verts dans tout Paris. Les géants chinois Ofo et Mobike, ainsi que l'entreprise singapourienne oBike, ont bien entendu suivi de près.

Tous voient l'entrée dans la capitale française, déjà habituée au vélo-partage, une étape clé dans leurs projets de conquête des centres villes européens.

 

Dotées de centaines de millions de dollars de capital-risque, ces entreprises asiatiques de vélo-partage, qui ont révolutionné les transports urbains en Chine et à Singapour, ont déjà lancé leurs vélos colorés dans une série de villes européennes comme Milan et Londres, certaines avec la bénédiction des autorités locales, d'autres non.

 

En août 2017, oBike, l’entreprise singapourienne de vélos en libre-service sans station a obtenu un financement de 45 millions de dollars américains pour leur future série. Ses investisseurs sont une plateforme de transport mondiale, Grishin Robotics, une société de capital-risque fondée par Dmitry Grishin, co-fondateur et président de Mail Ru Group, ainsi que plusieurs Family Offices en Asie du Sud-Est. Avec cette dernière levée de fonds, oBike, est passé à la vitesse supérieure pour devenir un acteur mondial.

Depuis son lancement à Singapour en février dernier, cette entreprise  a étendu ses activités à plus de 13 pays comme l'Australie, l'Allemagne, la Malaisie, les Pays-Bas, Taiwan, la Thaïlande le Royaume-Uni, la Suisse, la Suède et maintenant la France.

 

Mobike, le géant chinois avec Ofo, exploite 7 millions de vélos dans le monde, principalement en Chine. En mai 2017, cette société a levé 600 millions de dollars américains auprès du géant d'internet chinois Tencent Holdings et de plusieurs sociétés de capital-investissement, qui seront en partie utilisés aussi pour l'expansion à l'étranger.

 

MOBIKE IN SINGAPORE
Un vélo Mobike à Singapour

 

 

Cependant, ce changement de modèles de vélos-partage ne se fait pas sans casse, au propre comme au figuré. La presse chinoise et singapourienne est remplie de faits divers concernant ces vélos : anarchie sur les trottoirs, vélos jetés dans le fleuve, casse volontaire, … Car ces vélos sans borne peuvent être débloqués et bloqués grâce à une appli qui fonctionne en Bluetooth et donc laissés n’importe où.

 

Par ailleurs, leur modèle économique est assez fragile. Les vélos sans borne se différencient peu, tous à un prix très bas. A Paris, 0,50 cts d’euros pour 30 mn et à Singapour, les week-ends gratuits sont pléthores.

La bataille est rude. L’important est d’être les premiers sur le marché et de rendre son appli et donc ses vélos, indispensables aux utilisateurs. En 2018, la société singapourienne Obike promet des vélos électriques.

 

La Mairie de Paris, face à ce nouveau modèle qui émerge et par l’intermédiaire de Jean-Louis Missika, chargé des transports, espère vite réglementer l’utilisation de ces vélos ; à savoir que les exploitants de vélos en libre-service devront respecter les règles d'utilisation de l'espace public et devront peut-être payer une licence.

 

A voir à terme, si les deux systèmes de vélo-partage pourront exister. Dans tous les cas, la déferlante asiatique espère conquérir Paris.

 

 

 

 
 

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