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France-Singapour : L’épopée du réseau Résilience contre le Covid-19

reseau resilience serge bellangerreseau resilience serge bellanger
Écrit par Laurence Huret
Publié le 15 mars 2021, mis à jour le 17 mars 2021

Le réseau Résilience est un groupement rassemblant des entrepreneurs, officiers de Réserve, et membre de la société civile français et singapouriens, né en janvier 2020 de l’imminence de l’arrivée du coronavirus en France. Pour leur « infatigable action », souvent jour et nuit, et pour « s’être engagé activement au cœur de la gestion de crise pour lutter contre le virus et protéger les Français », Serge Besanger, entrepreneur franco-singapourien, officier de Réserve et initiateur du projet  et le réseau Résilience ont reçu plusieurs médailles et Félicitations des Armées adressées par Yves Postec, ancien Attaché de Défense à l'Ambassade de France à Singapour. « Or rien de cela n’eût été possible sans l’aide de la communauté française de Singapour, dont les membres nous firent passer des valises entières bourrées de fournitures de mercerie ! »

 

« Début janvier 2020, on entendait parler en France d’une mystérieuse pneumonie chinoise, encore éclipsée dans la presse par la fuite spectaculaire de Carlos Ghosn, les incendies dévastateurs en Australie et les débats sur la réforme des retraites. » se souvient Serge Besanger « Alors en vacances dans le Sud-Ouest, j’ai passé quelques coups de fil à Singapour, qui m’ont averti qu’un nouveau SRAS, peut-être plus virulent que le précédent, allait s’abattre sur le monde… Mon cousin, PDG d’un groupe de 14 cliniques m’a également averti que la France n’était pas prête.»

Face à l’immense besoin de masques de protection, gants, blouses, gels hydro-alcooliques, etc…, il fallait agir d’urgence. Les dépêches AFP se multipliaient, au fur et à mesure que le virus touchait l'Europe. C'est finalement le 11 février que l'OMS mit un nom sur la pneumonie virale : le Covid-19.

Le même jour, la Chine mit en place un embargo sur ses équipements médicaux, et imposa une hausse très substantielle des prix des masques à l’exportation, passés de 2c à 40c en l’espace d’un décret d’Etat…

serge bellanger, reseau resilience

Puis ce fut le Décret français n° 2020-190 du 3 mars 2020 relatif aux réquisitions nécessaires dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, réquisitionnant ces mêmes équipements médicaux sur l’ensemble du territoire français.

« Or nous avions importé plusieurs dizaines de milliers d’élastiques, flacons vides, ponts nasaux, etc... » se souvient Serge Besanger, « en prévision de la fabrication d’équipements en France. » En l’espace de quelques heures, le Décret fit passer les masques de quelques centimes à 4 à 5 euros pièces, et les gels hydro-alcooliques, à plus de 6 euros, sur le marché noir.

C’est alors que le réseau Résilience décida de lancer ses productions. Une cinquantaine de couturières du 93 se mirent à fabriquer jusqu’à 1000 masques chacune par jour. Les pharmaciens remplirent des flacons vides, achetés en Chine par le réseau, de solutions hydro-alcooliques fabriquées dans leurs officines. Les équipements seront offerts, dès le 3 mars, aux services publics (Armée, gendarmerie, police, hôpitaux, etc.), et aux entreprises des secteurs prioritaires (agro-alimentaire, énergie, eau, déchets, etc.), et seront également distribués à des associations venant en aide aux plus démunis (Médecins du monde, SAMU social, etc.). Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’équipements qui seront ainsi fabriqués et écoulés.

Une démarche solidaire rendue possible grâce à des donations importantes, venues d’entrepreneurs de Singapour liés à la Communauté française (famille Koh…) et de fondations d’entreprises françaises (Leroy-Somer, Auchan…) afin de répondre à l’immense besoin de masques de protection.

serge bellanger, reseau resilience

Le réseau Résilience a souhaité rendre cette mobilisation inclusive en construisant un circuit logistique efficace avec l’aide d’acteurs locaux, engagés et participatifs (associations, PME, entreprises adaptées…), un ensemble que Serge Besanger appelle « la main invisible de la société civile ».

La production des masques, par exemple, s’est ancrée dès ses débuts, en février 2020, dans une démarche durable et a fait l’objet d’une réflexion pour une solution de recyclage après l’utilisation (masques lavables jusqu’à 60°).

Puis vinrent les tests ambulatoires anti-Covid, dispensés dans des centres ambulatoires érigés par Résilience et ses partenaires, notamment dans le 93, un des départements les plus touchés.

Enfin se posa le problème des stocks de sang, parvenus à un plus bas historique pendant la crise du Covid. Qu’à cela ne tienne : Résilience organisa avec l’EFS plusieurs dizaines de dons du sang, puis envoya à l’hôpital des Armées de Clamart trois bus de primo-donneurs… « Ce fut un moment inoubliable » se souvient Serge Besanger, qui vient de passer 13 mois « inoubliables » à combattre le virus en France. « Très émus, les médecins et infirmiers sortirent avec nous dans la cour de l’hôpital des Armées chanter La Marseillaise. »

 

serge bellanger, reseau resilience
Lettre de félicitations du Capitaine de Vaisseau Yves Postec, Commandant le Centre d’études stratégiques de la Marine, ancien Attaché de Défense à l'Ambassade de France à Singapour
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