

Bon Om Touk, le festival de l’eau, vient de s’achever à Phnom Penh. Ces trois jours d’intenses fêtes marquent la renverse de la rivière Tonlé Sap, un mécanisme hydrologique exceptionnel et vital pour le pays.
La mousson débute au Cambodge en mai/juin, lorsque les vents se mettent à souffler sud-ouest. Les pluies diluviennes font alors tellement gonfler le Mékong, que le fleuve ne parvient plus à entièrement s’écouler dans la mer. La force des eaux oblige ainsi la rivière Tonlé Sap, qui rejoint le Mékong à Phnom Penh, à inverser son cours. La rivière, qui coule en saison sèche vers la mer, se déverse pour quelques mois en amont, dans le lac Tonlé Sap. La surface du lac quadruple alors et s’étend sur 15 000 km2, devenant la plus grande étendue d’eau douce d’Asie du Sud-Est, et sa profondeur passe de 1 à 10 mètres.
Les habitants se sont adaptés à cette montée des eaux, construisant leurs maisons sur pilotis ou vivant sur leurs embarcations. Mais ils tirent grand profit de ces inondations. Car toute l’écologie de la région est bouleversée pendant ces quelques mois durant lesquels la pêche devient quasi miraculeuse. L’agriculture bénéficie également de ce phénomène, grâce aux sédiments qui se déposent en masse. À la fin de la saison des pluies, en novembre, le Mékong retrouve son niveau habituel, permettant au courant de la rivière Tonlé Sap de reprendre son cours naturel.
Trois jours de festivités
Après les courses, la foule s’attarde sur le quai pour admirer les feux d’artifice. Le premier a lieu à la tombée de la nuit et le second à 23h pour Sampeas Preah Khe, lorsque le roi vient saluer la pleine lune et prier pour une récolte abondante. Loy Pratip devient alors une incroyable parade fluviale : de grandes barges illuminées, chacune représentant un ministère, se déploient lentement sur les eaux, en un spectacle atypique. Le festival de l’eau est aussi l’occasion de goûter des mets festifs tel le ambok, riz frit non décortiqué puis mélangé à de la banane et de la noix de coco. Les étals de nourriture sont partout, ainsi qu’animations, danses, musique et commentaires ininterrompus en khmer. La foule est très dense, mais jamais oppressante. L’ambiance est bon enfant, familiale.

Côté pratique
L’accès aux abords du fleuve et aux rues adjacentes est totalement fermé aux véhicules durant les festivités. Pour accéder facilement au quai Sisowath, séjourner au Palace Gate hôtel est une bonne option. Il n’est qu’à une minute de marche de la rivière et à proximité d’une tribune réservée aux étrangers. Spécialement aménagée pour les visiteurs, elle est confortable et accessible gratuitement, sans aucun justificatif (c’est donc un contrôle au faciès qui s’opère). Pour se remettre de toutes ces émotions, si les snacks cambodgiens ne vous tentent pas, notamment les insectes frits que l’on trouve en abondance, Oskar constitue une alternative adaptée à nos palais occidentaux. Le restaurant, bien situé sur le quai Sisowath, propose une cuisine fusion fort réussie. Le chef a d’ailleurs travaillé au Ritz et au Crillon avant son aventure cambodgienne. Les plats sont savoureux, dégustés confortablement au frais ou en terrasse, dans une ambiance lounge qui vous fera changer immédiatement d’univers.
Alors rendez-vous à partir du 10 novembre 2019, pour trois jours d’heureuse pagaille !
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