Édition internationale

Être V.I.E à Singapour, un engagement bien réel derrière l’expatriation dorée

Depuis 2011, Thomas Liput veille sur la communauté des V.I.E et anciens V.I.E à Singapour. Président du Club V.I.E local et conseiller du commerce extérieur, il raconte avec enthousiasme la dynamique unique de ce réseau qui fédère aujourd’hui environ 200 jeunes professionnels en mission et des milliers d’anciens qui sont passés par là un jour…comme lui.

Etre VIE à Singapour, une histoire d'équipe et d'engagement comme le sportEtre VIE à Singapour, une histoire d'équipe et d'engagement comme le sport
Etre VIE à Singapour, une histoire d'équipe et d'engagement comme le sport
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 31 octobre 2025, mis à jour le 5 novembre 2025

 

Aujourd’hui, on estime à 200 jeunes en mission à Singapour, l’une des plus grandes communautés V.I.E au monde

 

Accoudé à une table de restaurant, dans la chaleur nocturne de Singapour, nous rencontrons Thomas Liput entre deux avions. Le dirigeant d’entreprise avec plus de 15 ans d’expérience dans les secteurs industriel et aérospatial à son actif, a posé sa casquette d’homme d'affaires pour en enfiler une autre : Président du Club V.I.E à Singapour. “Nous avons créé le club V.I.E ici à Singapour en 2011, lorsque je suis arrivé en expatriation. Depuis, nous gérons la communauté V.I.E. Aujourd’hui, on estime à 200 jeunes en mission à Singapour, l’une des plus grandes communautés V.I.E au monde”, souligne-t-il souriant, rappelant au passage que "la Cité-Etat reste un lieu central pour les sociétés et pour développer un réseau professionnel durable”. 

 

 

le Club VIE lors du Bastille Day à Singapour - 2025
le Club VIE lors du Bastille Day à Singapour - 2025 

 

 

Le V.I.E - Volontariat international en entreprise - , l’atout dans la manche des entreprises ! Ce dispositif permet, pour les 18‑28 ans, d’exercer à l’étranger une mission technique, commerciale ou de support, tout en représentant leur entreprise. En 12 à 24 mois, les jeunes professionnels sortent de leur zone de confort, découvrent de nouveaux marchés et construisent un réseau solide. Une formule gagnant-gagnant puisque le V.I.E est tout autant un outil stratégique pour les entreprises françaises à l’étranger qui capitalisent sur ces jeunes pour accélérer leur développement à l’étranger. On estime à 11.500 V.I.E en 2025 dans le monde dans plus de 120 pays dont plus de 200 à Singapour. Business France accompagne également les jeunes intéressés par un V.I.E. ou un V.I.A. à Singapour 

 

 

Six mois pour s’intégrer, douze mois pour profiter de la mission, et les six derniers pour penser à l’après

 

 

etre mentor VIE, une mission essentielle pour les jeunes

 

 

Au cœur du club V.I.E, l’énergie contagieuse de Thomas Liput

Thomas Liput nous explique que le club V.I.E n’est pas une simple association mais bien un réseau structuré autour de rencontres et d’événements. “Il y a un apéro V.I.E tous les mois pour les arrivants. Et tous les trois mois, nous organisons des événements pour mélanger les anciens et les nouveaux.”. À l’écouter, le club V.I.E est un trait d’union entre générations : “tout le monde passe par les mêmes étapes : six mois pour s’intégrer, douze mois pour profiter de la mission, et les six derniers pour penser à l’après”. 

Pour le président, le mentoring et le partage d’expérience sont l’essence d’un tel club : “les nouveaux peuvent apprendre de ceux qui sont déjà passés par là. Et où les anciens restent impliqués, pour transmettre leur savoir et leur réseau.” Thomas Liput sait de quoi il parle, lui l’ancien V.I.E en Afrique du Sud, en mission pour une entreprise française en 2006. Puis il rentre en France avant d’aller s’installer à Singapour pour développer la filiale régionale d’une entreprise industrielle. Il est aujourd’hui directeur Asie chez Oshkosh, leader américain du matériel aéroportuaire, supervisant cinq filiales et une quarantaine de collaborateurs.  “Le V.I.E, c’est une première étape dans une carrière internationale. Ce n’est pas un acquis, c’est une expérience à valoriser, à explorer, et à utiliser pour créer des opportunités” 

 

Une fois qu’ils sont installés, ils doivent s’impliquer dans la communauté.

 

Son parcours personnel illustre donc parfaitement ce que signifie un V.I.E réussi. Mais s’il a réussi, c’est qu’il n’était pas seul. Et, pour que le réseau fonctionne, il faut l’entretenir. "Donner pour recevoir, c’est la règle ici. Lorsque les nouveaux V.I.E arrivent, ils cherchent des repères, des amis, des mentors. Une fois qu’ils sont installés, ils doivent s’impliquer dans la communauté.” analyse le chef d’entreprise avec beaucoup de recul. Ce principe, Thomas Liput le rattache d’ailleurs à la culture asiatique du “Guangxi”, basé sur la réciprocité : entretenir les liens sans attendre de contrepartie immédiate.

 

En savoir plus sur les missions V.I.E à Singapour ici 

 

 

Team du Club VIE avec Thomas Liput à Singapour 
Team du Club VIE avec Thomas Liput à Singapour 

 

 

La compétition est forte. Aujourd’hui, un jeune Singapourien parle quatre langues et connaît les codes culturels de la région

 

Être V.I.E à Singapour, un défi comme un privilège 

Mais n’est pas V.I.E n’importe qui. Pour le dire autrement, il ne suffit pas de quitter la France au gré des envies de voyages. Thomas met l’accent sur la préparation professionnelle, surtout à Singapour. Pourquoi ? “La compétition est forte. Aujourd’hui, un jeune Singapourien parle quatre langues et connaît les codes culturels de la région. Pour rester ici, il faut une vraie valeur ajoutée comme parler plusieurs langues, comprendre les cultures locales, savoir interagir avec différents profils. Nous formons les jeunes à structurer leur pitch mais aussi à exploiter au mieux les opportunités.” 

Le chef d’entreprise expatrié le constate, il y a un véritable changement de mentalités des jeunes générations : “Aujourd’hui, le travail est un moyen, pas un but. Avant, on venait pour l’expérience professionnelle avant tout. Il faut composer avec ces nouvelles attentes et adapter notre approche.” Sauf que le jeune V.I.E doit aussi composer avec les exigences du monde actuel. Thomas Liput insiste : “Il faut voir Singapour comme à la fois un défi et un privilège. Ici il faut être en mouvement. Si tu te poses, tu sors du jeu. Et, en même temps, le V.I.E bénéficie d’un cadre de vie sûr et extrêmement enrichissant.” 

 

Le Club V.I.E est un réseau mondial d'anciens et actuels volontaires, créé pour maintenir le lien entre les participants sous l'impulsion de Christine Lagarde en 2006. Il s’agit d’ une association de Loi 1901 en partenariat avec Business France. A ce jour, selon le site, il y a 42.000 membres dans ce réseau. “Tous les CSN, VSN, anciens V.I.E/A et V.I en poste sont invités à rejoindre la communauté” . Plus d’informations ici 


 

 

Des jeunes VIE à Singapour avec le Président du Club VIE, Thomas Liput
Des jeunes VIE à Singapour avec le Président du Club VIE, Thomas Liput 

 

 

V.I.E, une mission au-delà du business

Bref, le V.I.E est une chance incroyable, “mais ce n’est pas une parenthèse. C’est une première marche qui demande du sérieux, de la curiosité, et du respect pour le pays qui vous accueille”. Avant de remettre sa casquette de dirigeant et s’envoler pour affaires, Thomas Liput, rappelle que la mission va au-delà du cadre professionnel. “Les V.I.E sont des ambassadeurs de la France. Même dans une entreprise française, ils représentent notre pays et doivent agir en conséquence.” Des valeurs enseignées par le Club, bien sûr. 

 

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