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Emmy Tellier ou la quête de l’Excellence

Emmy tellier Blancpain singapourEmmy tellier Blancpain singapour
Écrit par Catherine Soulas Baron
Publié le 17 mars 2020, mis à jour le 18 mars 2020

Son énergie est stimulante, sa ténacité admirable, son franc-parler rafraîchissant. Son motto ? "Nos différences sont notre richesse".

Brillante et visionnaire, Emmy Tellier est Vice-Présidente de la société Blancpain pour l’Asie du sud-Est (hors Thaïlande) et Vice-Présidente de la chambre de Commerce française de Singapour où elle préside aussi le Comité « Premium and Luxury retail ». Portrait par Lepetitjournal.com de la plus Française des Indonésiennes.

 

De l’Indonésie à la France

Petite fille, Emmy, d’une famille d’entrepreneurs de la région des Célèbes en Indonésie, rêvait déjà d’être une femme d’affaires. Mais ses pensées chimériques ne dépassaient pas les limites de son pays et elle n’imaginait pas que sa vie se transformerait en conte de fées international. Bac en poche, elle suit des études de relations publiques à Jakarta. Elle rejoint le groupe Accor comme assistante Relations Clients dans un hôtel trois étoiles. Elle reçoit son premier salaire à 20 ans. Une grande fierté se rappelle-t-elle. En 1996, elle rencontre son futur mari, français. Mais deux ans plus tard, une véritable crise monétaire frappe l’Asie du Sud-Est et ce dernier se voit contraint de rentrer en France. Pour rester en contact, les deux tourtereaux dépenseront durant un an des fortunes en fax et téléphone car l’internet n’en est qu’à ses débuts. Finalement, l’amour donnant des ailes, il revient la chercher. Ils se marient et rentrent en France.

Naît ainsi l’histoire d’amour d’Emmy avec la France. Les débuts cependant s’avèrent difficiles. Elle ne parle pas un mot de français, n’a ni famille ni amis, et ne semble être dit-elle aux yeux des Français « qu’une carte postale exotique ».

Elle suit des cours de français et de culture française à l’université de Lyon II. Hélas, cela ne suffit pas ; ses diplômes n’étant pas reconnus en France, elle doit repartir à zéro et reprendre des études. Son choix porte sur un cursus d’action commerciale (BTS) mais on lui oppose un refus en raison d’un niveau de français pas ‘’assez académique.’’ Tenace et déterminée, elle s’emploie à convaincre la direction de l’école qui lui accorde six mois pour faire ses preuves. Elle sortira parmi les premières de la promotion, sera immédiatement recrutée par le Hilton de Lyon avant de rejoindre le groupe Bosch pendant 5 ans. Durant cette période, avec l’accord de son entreprise, elle passe avec succès l’examen d’entrée en master à l’Ecole de Commerce de Grenoble et jongle entre études et obligations professionnelles. Et comme rien ne lui fait peur, elle se présente aux examens finaux enceinte de 8 mois. Elle obtient son diplôme haut la main.

 

De la France à Singapour

Au même moment son époux se voit proposer un poste à Singapour. Après dix années en France, Emmy est ravie de se rapprocher de sa famille. Elle prend un peu de temps pour s’occuper de son bébé. Puis, après une année chez Atout France, elle devient responsable régionale de la société Christofle et chapeaute trois divisions. Pendant 6 ans, infatigable, elle dirige une équipe multiculturelle, organise de magnifiques évènements Art de Vivre, adapte la stratégie commerciale et marketing au marché local et s’emploie à valoriser la marque. Les produits de liste de mariage deviennent alors sous son impulsion d’indispensables produits de luxe à posséder sur son yacht, jet privé ou dans sa collection. Elle donne enfin un coup de pouce à sa carrière professionnelle en obtenant un MBA en « retail ».

Ses qualités, ses compétences, ses aptitudes linguistiques (elle parle anglais, français, bahasa indonésia et malais) ses connaissances interculturelles et son réseau d’affaires en Asie sont remarqués par le groupe suisse Swatch, acteur majeur de l’horlogerie mondiale. Emmy accepte alors de diriger la société Blancpain dans la région (Singapour, Malaisie, Indonésie, Cambodge). Créée en 1735, elle est considérée comme la manufacture horlogère la plus ancienne au monde.

 

De la Terre aux Océans

Si Emmy, ne vient pas du monde de la haute horlogerie, en revanche le luxe, le prestige, l’art de vivre ont toujours fait partie de sa vie professionnelle. Elle sait ce que signifie la quête de l'excellence. Elle sait combien dans le luxe, on chérit qualité, savoir-faire, innovations et traditions.

L’esprit de la belle marque reflète ses propres valeurs : passion, excellence et expertise. En effet depuis plus de trente ans, la maison Blancpain a noué des relations privilégiées avec les plus grands chefs étoilés du monde en associant haute horlogerie avec haute gastronomie. Les maîtres horlogers et les chefs cuisiniers démontrent la même rigueur, la même créativité, la même habilité à créer des œuvres d’art. Dans le « Cercle des Amis et Ambassadeurs » de Blancpain, un chef étoilé à Singapour, Julien Royer, adoubé sur proposition d’Emmy.  Dans la continuité de ses liens avec la haute cuisine et l’art de vivre la marque a annoncé récemment un partenariat avec le Guide Michelin. Chronométreur officiel de concours de cuisine réputés, la manufacture accompagnera le Guide Michelin dans la quête de talents exceptionnels.

Mais c’est peut-être l’implication de la marque dans la sauvegarde des océans qui tient le plus à cœur Emmy.

Depuis 70 ans, dès le lancement de l’iconique « Fifty Fathoms », première montre de plongée moderne, Blancpain, véritable pionnier, n’a cessé d’investir dans la préservation (plus de 4,2 millions de km2 de surface d’océans) et la connaissance du monde marin. Son programme global « Blancpain Ocean Commitment » soutient de nombreuses initiatives telles que expositions photographiques, documentaires, expéditions et projets océanographiques majeurs ainsi que nombre d’explorateurs, photographes, scientifiques, environnementalistes.

Cette prise de conscience des ressources inestimables des fonds marins et de la pollution qui les détruisent, Emmy souhaitait la transmettre à sa fille. Toutes les deux font désormais de la plongée. Encore un défi relevé ; avant d’arriver en France, elle ne savait pas nager !

Emmy s’est construite à la force du poignet avec détermination, confiance et travail. Toujours en quête d’excellence, elle ne s’arrête jamais. Sur son temps libre, elle donne des cours aux étudiants en master de l’Institut de Management de Singapour (SIM) et depuis peu à ceux de l’ESSEC. Transférer ses connaissances aux jeunes générations est un devoir dit-elle.

Emmy ? Sans aucun doute, un exemple pour de nombreuses femmes !

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