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Cyril Martins, Lauréat du Prix du Public des Français de Singapour 2021

un homme fait du karateun homme fait du karate
Écrit par Catherine Zaccaria
Publié le 7 février 2022, mis à jour le 7 février 2022

Lauréat du Prix du Public - remis par la Banque Transatlantique - des Trophées des Français de Singapour 2021, organisés par Lepetitjournal.com, Cyril Martins avait remporté ce Prix face à 8 autres Finalistes, avec 28,5% des votes. Il est arrivé à Singapour en novembre 2012 pour un VIE en logistique et supply chain après des études en France, titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en Systèmes Industriels et d’un MBA en Achats. Après 4 ans dans son métier, Cyril bifurque. Ne s’épanouissant pas dans un travail assis derrière un bureau, il s’oriente dans le recrutement. Il devient chasseur de tête spécialisé en logistique, recrutant des profils similaires au sien.

 

Un sport commencé tard mais qui devient une passion puis un métier

Cyril commence le karaté assez tard, il a déjà 24 ans lorsqu’un ami ceinture noire de karaté le convie à l’un de ses cours et il adore ! Il adore la pratique, l’ambiance, le concept, les valeurs et depuis ce jour, il n’a jamais arrêté ! Nous sommes juste 1 an avant son départ pour Singapour.

Lorsqu’il rejoint la cité-Etat, il est alors ceinture orange et continue à évoluer dans ce sport en arrivant à Singapour. Il obtient sa ceinture noire et 1er dan après 4 ans de pratique et aujourd’hui il a son 3ème dan. Il a toujours été entraîné par le même « sensei », maitre de karaté. En 2017 il représente Singapour aux championnats du monde en Irlande pour la JKA (Japan Karate Association).

 

groupe de sportifs

 

Le ras-le-bol d’un travail bureaucratique

Durant sa période de travail en cabinet de recrutement, un ami lui propose d’enseigner le karaté à son enfant et forme un petit groupe à qui Cyril donne des cours une fois par semaine après son travail. C’est une révélation pour lui. Il réalise que son travail de recruteur ne colle pas avec ses valeurs humaines et qu’il a envie d’autre chose. Il se détache de son travail et cherche des voies de reconversion. Finalement il quitte son emploi et se reconcentre sur lui-même. Il découvre le concept « ikigai », concept japonais qui veut dire « raison d’être ». Le hobby se transforme en métier.

 

methode ikigai

 

« L’ikigaï consiste à donner un sens à sa vie en trouvant un équilibre entre ce qu’on aime, ce dont on a besoin et ce qui est utile au monde. « Iki » signifie vie et « gaï » se rapporte à la réalisation de ce qu’on espère ; il s’agit de se sentir où l’on doit être, aligné avec soi. »

Ce concept met en relation sa passion (pour le karaté), avec les besoins (peu d’école de karaté à Singapour), ce pour quoi il est doué (l’enseignement) et comment il pourrait gagner sa vie avec tout ça !

Au vu de son plaisir à enseigner, la demande croissante des parents pour des cours et son ennui dans son métier, il décide de se lancer, nous sommes en 2018.

 

Il se forme dans le coaching pour enfants

Lors de sa remise en question, Cyril s’est mis à la recherche d’une formation en coaching pour enfants. Il trouve une entreprise spécialisée dans ce domaine et il y lance un département karaté. Cette expérience dure 2 ans puis Cyril se lance à son compte. Il ouvre son école à Little India.

 

un coach et ses eleves de karate

 

Chaque jour, il partage les valeurs de ce sport qui sont entre autres :

L’honneur : MEIYO.
C’est suivre un code moral et avoir un idéal de manière à se comporter dignement et respectablement.

La fidélité : CHUJITSU.
C’est le devoir et la nécessité incontournables de tenir ses promesses et de remplir ses engagements

Le courage : YÛKI.
C’est la force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance. La bravoure, l’ardeur et surtout la volonté sont les supports de ce courage.

Le respect : SONCHOO.
C’est savoir traiter les personnes et les choses avec déférence. C’est le premier devoir d’un budoka.

Le contrôle de soi : SEIGYO.
C’est la qualité essentielle d’une ceinture noire car elle conditionne toute son efficacité. Le code d’honneur et la morale traditionnelle enseignée par le karaté-do sont basés sur l’acquisition de cette maîtrise.

 

Une école à taille humaine pour tous les âges

Aujourd’hui Cyril enseigne le karaté tous les jours de la semaine. Ses élèves ont entre 2 et 65 ans, ils sont 200 et 80% sont des enfants.

Le dimanche il enseigne pro bono le karaté à des helpers. L’une de ses élèves est en passe d’acquérir sa ceinture noire !

Il propose différents programmes selon l’âge. Les cours des tout petits seront plus axés sur la coordination, la motricité et le jeu. Puis vers 4-6 ans il y a la découverte des concepts du karaté et à partir de 7 ans commence la pratique traditionnelle de la méthode « shotokan » avec les différentes ceintures et le « passeport » afin de valider leur niveau en cas de changement de club.

 

un prof de karate et son eleve

 

Il y a également des cours de « self defense » qui donnent plutôt des outils très simples pour sortir de situations délicates. Etonnamment il y a une forte demande à Singapour. Vivant dans un environnement très sécurisé, une femme peut se retrouver très embarrassée si elle se retrouve dans une situation ambiguë car elle n’y est pas du tout préparée.

Mon rêve est de monter une équipe de compétition que je pourrais emmener au Sea Games ou les jeux olympiques, pourquoi pas ! A court terme, nous visons des compétitions locales.

Pour le moment, son école est encore jeune, elle n’a pas deux ans. Il n’a donc encore pas d’autres ambitions que de faire vivre son école et de rester dans une taille où le contact humain reste possible. Peut-être qu’a plus long terme, développer Karate Nation dans la zone Asie pourrait être envisageable.

Cyril ne regrette aucunement son revirement de carrière. Chaque matin, il se lève et sait qu’il va pratiquer sa passion et la partager.

 

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