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Coups de cœur Peranakan - Indigo, Kim Choo Kueh Chang, Le Peranakan

Hotel Indigo, Kim Choo Kueh Chang, Le PeranakanHotel Indigo, Kim Choo Kueh Chang, Le Peranakan
Écrit par Catherine Soulas Baron
Publié le 20 novembre 2019, mis à jour le 24 novembre 2019

Depuis quelques années la diaspora Peranakan de Singapour a entrepris des actions pour perpétuer la mémoire de sa culture auprès des jeunes générations et la promouvoir auprès des communautés non Peranakan de la cité–Etat et des étrangers. Symbole de ce renouveau, l’ouverture en 2008 du ravissant Peranakan Museum, unique en son genre dans le monde. Lepetitjournal.com a eu un coup de cœur pour trois initiatives privées dynamisant cette identité culturelle.

 

L’Art de Vivre Peranakan est unique. Le terme Peranakan fut adopté au XIXe siècle par les communautés chinoises établies en Asie du sud-est pour se distinguer des nouveaux immigrants. Il désigne les descendants locaux de marchands chinois ou indiens (les étrangers) venus faire du commerce en Asie du sud-est dès le XVe siècle et qui prirent pour femmes des locales, principalement d’origine malaise. Il existe plusieurs ethnies associées aux Peranakan mais ce sont les Peranakan d’origine chinoise qui constituent le plus grand sous-groupe.

Les chinois Peranakan se dénomment eux-mêmes Baba-Nyonya (Baba pour l’homme chinois, Nyonya pour la femme) ou Chinois des Détroits. (Malacca, Penang, Singapour). De ces mariages mixtes est née une culture sino-malaise intégrant aux coutumes chinoises des influences malaises, indonésiennes, britanniques et européennes.

Un art de vivre extrêmement raffiné s’est développé adoptant une langue, une mode, un artisanat, un art de la table, un mobilier, une gastronomie. Son déclin s’est amorcé après la seconde guerre mondiale, une nouvelle impulsion est donnée aujourd'hui.

 

Hôtel Indigo Singapore Katong

Hotel Indigo

L’hôtel Indigo Singapore Katong rend hommage à cette riche culture dans l’endroit de Singapour qui reflète le plus cet héritage : Joo Chiat et Katong. De nombreux Peranakan s’y installèrent, souvent à la tête de plantations de noix de coco, de gambier, de poivre et de coton.

Dans un effort de protection du patrimoine Peranakan, Joo Chiat road et ses alentours furent déclarés ‘’Singapore’s first Heritage Town’’ en 2011. Le bâtiment moderne d’Indigo se situe sur le site de la station de police de Joo Chiat construite en 1928.

Le concept de ce boutique hôtel ne peut que séduire : Plonger de façon ludique et moderne dans la vie Peranakan.  Un merveilleux moyen d’appréhender un pan du multiculturalisme à Singapour. ’Nous souhaitons partager avec nos clients l’expérience de notre culture ethnique authentique’’ nous dit Lena Tan, le directeur de la communication.

La décoration s’inspire des maisons traditionnelles. Les décorateurs en ont extrait les éléments décoratifs, les motifs les plus attractifs et les coloris distinctifs pour nous livrer une interprétation contemporaine au style frais et vibrant. Célébrant la décoration consacrée, les murs des chambres révèlent de grandes fresques de la vie Peranakan actuelle et les sols, de jolis carreaux caractéristiques.

La couleur enveloppe le regard, du hall de réception à la salle de conférence. Cerise sur le gâteau, le rooftop avec piscine offre un panorama magnifique et non obstrué sur Katong. Les anciens bâtiments de la station de police à l’architecture coloniale, dûment restaurés, hébergent eux le restaurant de l’hôtel Baba Chew, servant une cuisine Peranakan au goût du jour. Un joli bar vous attend le soir.

Le saviez-vous ? Katong est le nom d’une espèce exotique de tortue de mer qui n’existe plus ; il signifie aussi mirage.

Hotel Indigo Singapore Katong , 86 East Coast Road #01-01 Katong Square Singapore 428788 

 

Kim Choo Kueh Chang

Kim Choo Kueh Chang

Edmond et ses frères sont à la tête d’un commerce sur Joo Chiat Road qui fut initié en 1945 par leur grand-mère (défiant alors en tant que femme Nonya toutes les conventions), très connu à Singapour pour ses fameux Back Chang ou Nonya Chang dumpling (raviolis de riz cuits dans des feuilles de bambous) mais aussi ses Nonya Kueh (gâteaux au lait de coco, patates douces, tapioca, sucre de palme, pandan) et Nonya pineapple tarts (tartes à l’ananas).

Edmond précise : ‘’Nous ne sommes pas seulement un commerce de bouche, nous sommes une entreprise culturelle et éducative. Nous souhaitons préserver, partager et transférer notre héritage, notre histoire, notre identité, nos savoir-faire et nos coutumes vernaculaires.  Une promotion active est réalisée par le biais de collaborations avec l’association Peranakan de Singapour (TPAS), les écoles, les entités gouvernementales, les communities centers’’.              

Forte de ses réseaux et partenariats multiples la fratrie a lancé le 16 novembre dernier un ‘’ Singapore Visit Center’’ dans leur jolie shophouse rénovée pour l’occasion. Ce centre inclut un studio de cuisine et de couture, une boutique de délicats sarong Kebayas conçus par Raymond Wong, styliste, sous la marque Rumah Kim Choo et une épicerie fine. Des ateliers pour découvrir la cuisine Peranakan, dans un espace réalisé par l’entreprise Song-Cho, des ateliers pour revisiter la mode, des conférences des expositions et des diners privés sont désormais organisés.

Kim Choo espère créer une plateforme collaborative avec de nombreux artistes, stylistes, chefs cuisiniers.

Faites un tour avec Edmond, un puits de savoir Peranakan à lui seul dans sa shophouse dont le premier étage, véritable petit musée, recèle des trésors Peranakan, vous ne le regretterez pas.

Le saviez-vous ? Les raviolis de riz salés sont associés à la culture chinoise tandis que les raviolis de riz sucrés sont associés à la culture chinoise Peranakan.

Kim Choo kueh chang, 111 East Coast road, Singapore 428801

 

Le Peranakan

le peranakan

Raymond Khoo se présente comme un des avocats de la culture Peranakan. Petit- fils du premier Chapelain méthodiste de la prison de Singapour, chef cuisinier, figure connue de Singapour, il établit en 2016 son restaurant le Peranakan à Orchard. De nombreux restaurants Peranakan émaillent la cité-Etat. Pour se différencier, Raymond Khoo, ne fait pas de compromis : Refusant la cuisine dite fusion, il ne sert que les spécialités dont les recettes viennent de sa mère et sa grand-mère. Il garantit qu’elles ne contiennent aucun colorant artificiel, préservatif et MSG.

Notant que la jeune génération a souvent oublié ce que sont les plats traditionnels, il a créé le ‘’High Tea ‘’ Peranakan incluant les toasts avec Buah Keluak et Nasi Ulam, une façon moins formelle de faire découvrir les spécificités de cette cuisine aux plus jeunes. Son innovation la plus récente ?  Son menu Peranakan végétarien afin d’attirer une nouvelle clientèle. Il utilise des ingrédients comme le fish assam pedas ou le ayam pongteh.

Le restaurant de Raymond Khoo ne se trouve pas dans une shophouse ce qui ne l’a pas empêché, pour partager sa culture, de recréer une salle à manger Peranakan authentique dans une salle adjacente la galerie Peranakan.

Une très belle table rectangulaire Tok Panjang impressionnante, longue table dressée pour un diner raffiné de 20 personnes expose de délicates céramiques Nonya, de la porcelaine de Chine et du crystal Waterford.  Entreprenant sans cesse, il concocte aussi des menus mariant plats et vins ou saké et organise des ateliers avec des experts.

Enfin comme Raymond a un grand cœur, il a fondé le ‘’Saturday Movement “, une association de professionnels et bénévoles donnant de leur temps et moyens aux personnes âgées et aux enfants d’un des plus vieux HDB de Singapour le Lengkok Bahru. Une adresse à connaitre à Orchard.

Le saviez-vous ? Les Peranakan ne mangent pas avec des baguettes mais avec couteau et fourchette.
 

The Peranakan, 442 Orchard Road, Level 2, Claymore Connect.

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