De Clemenceau à Verdun, six rues de Singapour portent des noms de personnages ou de lieux français, tous relatifs à la première guerre mondiale.
Le tigre en visite à Singapour
Georges Clémenceau, Premier ministre et ministre de la guerre durant la 1ère guerre mondiale, a fait entre avril 2020 et mars 2021 un périple en Extrême-Orient, région dont la culture l’avait toujours intéressé. Ce n’était pas rien pour un homme de 80 ans à une époque où le seul moyen de transport était le bateau. Dans ce cadre, il a séjourné deux fois à Singapour : du 17 au 22 octobre 1920, et le 15 novembre 1920. Il y a été reçu en grande pompe, fut logé dans ce qui est aujourd’hui l’Istana, dîna avec le gouverneur et le sultan de Johor, rencontra la communauté française et les leaders de la communauté chinoise, et visita de nombreux sites, parmi lesquels l’hôpital général (SGH) et des écoles, dont le Couvent du Saint Enfant Jésus (aujourd’hui CHIJMES), alors école de filles gérée par des sœurs catholiques françaises. La construction d’une avenue à son nom y a été entreprise et il a assisté à la pose de sa première pierre. Il a aussi assisté à la pose de la première pierre du cénotaphe en mémoire des victimes de la 1ère guerre mondiale : toujours situé le long de Connaught Drive, il commémore aujourd’hui aussi les victimes de le seconde guerre Mondiale.
L’avenue Clémenceau, qui enjambe la Singapore River sur un pont portant le même nom, a une particularité méconnue : elle a été coupée en deux lors de la construction du CTE à la fin des années 1980 et elle est donc aujourd’hui constituée de deux tronçons : La Clemenceau Avenue proprement dite, qui va de Havelock road à la sortie Orchard du CTE, et la Clemenceau Avenue North, qui va de la sortie Cairnhill du CTE a Newton Circus.
Le quartier de Jalan Besar
La plupart des rues de ce quartier, qui s’est urbanisé au tournant du 20ème siècle, portent des noms de personnages ou de lieux relatifs à la seconde guerre mondiale : parmi elles, deux maréchaux de France, Foch et Pétain, et trois champs de bataille français, la Marne, la Somme, et Verdun. Plusieurs pétitions ont tenté de faire disparaître la référence au chef de l’État français, sans succès jusqu’à présent.
Ne vous méprenez pas sur la « French road » qui est située dans le même quartier. Elle se réfère en fait au maréchal britannique John Denton Pinkstone French, également impliqué dans la 1ère guerre mondiale.