Ça croustille fort dans le 11e arrondissement de Paris mais aussi jusqu'au 4 octobre à Singapour. Baguette dorée, pickles acidulés, fried chicken… Chez Nonette, on casse la croûte… et les codes du bánh mì.


Une tasse fumante de Hot Teh Tarik à la cardamome et au lait d’avoine entre les mains : chez The Hood, l’accueil est tout en chaleur. « Bienvenue dans la maison-mère », sourit Pearlyn Lee, cofondatrice du café-restaurant. Ici, les habitués viennent pour le nasi lemak et le chicken rice, deux plats phares cuisinés à la singapourienne. Mais qui aurait parié que le bánh mì leur volerait la vedette ? À tel point qu’il a poussé Pearlyn à ouvrir, juste en face, Nonette, avec Khánh-Ly Huynh, gagnante de MasterChef France 2015.

Le bánh mì façon Nonette
Au cœur du concept, un sandwich, mais pas n’importe lequel : le bánh mì. « Le bánh mì est souvent considéré comme un sandwich bon marché », explique Pearlyn Lee. « Mais avec un savoir-faire de qualité et de bons ingrédients, il dépasse les codes de la street food. » Le Cheffe Special, la signature chez Nonette, mêle charcuterie et pâté de foie maison, pork floss rousong, pickles croquants et beurre AOP, le tout niché dans une baguette artisanale toastée à la minute. À la carte, on trouve aussi l’indétrônable jambon-beurre et son trio de jambons, et le Sambal Aubergine qui initie les plus curieux aux saveurs pimentées d’Indonésie et de Malaisie.

Pour Pearlyn Lee, ce pain garni est un véhicule de transmission : « Le sandwich est un format parfait pour introduire des saveurs inconnues ici, comme le rendang ou le sambal ».
Des beignets sucrés, salés, pimentés
Qui dit sandwich, dit cookie en dessert… mais pourquoi pas un beignet ? C’est la question audacieuse posée par Pearlyn Lee et la promesse tenue chez Nonette. Ici, le beignet se commande nappé ou fourré. La signature, le Kaya, rend hommage aux racines singapouriennes de Pearlyn Lee avec sa crème soyeuse au lait de coco et au pandan. En bouche, des notes qui rappellent la vanille et l’amande. Le Pork floss ose le contraste sucré-salé mariant viande séchée et mayonnaise relevée à la sriracha. Quant au Chilli Oil, il cache sous son glaçage légèrement pimenté une chantilly maison fouettée à la main, qui apaise les papilles.

Pandan et durian à gogo
Pearlyn Lee a fait du pandan l’ingrédient totem de ses restaurants. Il était d’ailleurs le roi de la fête lors du 9e anniversaire de The Hood : « Plus de 400 personnes sont venues habillées de vert, notre couleur préférée. C’était un vrai moment de camaraderie, qui montrait la communauté que nous avons construite au fil des années : des Asiatiques, des Français, des expatriés… un mélange incroyable ».
Le durian a lui aussi eu le droit à son heure de gloire : « Nous avons organisé une Durian Party le 13 septembre, et 600 personnes sont venues goûter ce fruit autrement : en crêpes, en gâteaux, en croissants ». Une manière de lever les a priori et d’initier à cette saveur mythique d’Asie du Sud-Est.
Le pop-up à Singapour à tester absolument
Lepetitjournal Singapour n'a pas résisté à tester une dernière fois le pop-up Nonette à Rasa. Verdict ? Tout aussi conquis. Le pop-up a ouvert il y a 3 mois au deuxième étage du Rasa Space. Entre 150 et 200 bánh mì sont testés et vendus chaque jour.
Pourquoi un tel projet ? « Nous avons voulu célébrer les 60 ans de notre Cité-Etat et revenir après un immense succès en 2023 qui nous avait valu une rupture de stock en seulement 3 heures », souligne Alan, gérant à Singapour. En dégustant les spécialités — les mêmes qu'à Paris — une musique raisonne dans le lieu, dynamisant l'espace : « La nourriture et la musique sont liées, c'est important pour nous de toujours allier les deux ».
La vue sur le quartier CBD est panoramique, ça grouille à l'extérieur comme à l'intérieur du restaurant qui ne désemplit pas. Les beignets font honneur à la fin de notre expérience culinaire. La douceur du pandan nous enivre. « L'ambassade de France a été très supportrice de notre projet. Nous avons reçu beaucoup de Français curieux de tester nos bánh mì plus petits qu'un met classique dans les rues du Vietnam », confie le gérant. Il ne vous reste plus que quelques jours pour en profiter, jusqu'au 4 octobre 2025. Reviendront-ils ? « Nous le souhaitons », sourit Alan.

Vous l’aurez compris, chez Nonette comme chez The Hood, la cuisine est un prétexte à la fête. Après un pop-up réussi à Singapour, Pearlyn Lee songe déjà aux prochaines étapes : « Tout est une question de timing », dit-elle. « Alors avant d’ouvrir à Singapour, nous voulons tester un ou deux autres pop-ups en Asie, pour confirmer nos projets ». En attendant, sa priorité reste Paris : « Pour continuer à répandre l’amour du bánh mì et du kaya, il faut que chaque arrondissement de Paris ait son Nonette ».
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