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ASIE - La nouvelle donne démographique

indice de fécondité, diminution, monde chinoisindice de fécondité, diminution, monde chinois
@ swyz/istockphoto
Écrit par Michel Beaugier
Publié le 30 septembre 2018, mis à jour le 12 octobre 2018

Les pays d’Asie sont de plus en plus concernés par les problématiques de vieillissement de la population voire pour certains de déclin démographique. Une évolution à suivre de près en raison de ses répercussions économiques.

 

L ‘Asie de l’Est et du Sud est la région la plus peuplée du monde avec 3,8 milliards d’habitants et 55% de la population mondiale. Cependant les croissances démographiques sont très variables selon les pays, et certains sont plutôt en phase de déclin démographique.

Le cas le plus emblématique est celui du Japon, où la population a commencé à diminuer depuis 2012. Les Japonais au nombre de 126 millions lors du recensement de 2015, pourraient ne plus être que 88 millions en 2065 selon les dernières prévisions de l’Institut pour la population et la sécurité sociale (IPSS).

La taux de fécondité très faible du Japon (1,39 enfant par femme) n’est pas un cas isolé en Asie. En Asie de l’Est, la fécondité moyenne est inférieure à la moyenne mondiale (1,5 contre 2,5). Plusieurs pays ont même des taux inférieurs au Japon, c’est le cas de Singapour (1,16), Taïwan (1,1) ou encore la Corée du Sud (1,24). Cependant en raison de l’âge moyen moins élevé de leur population, ces pays gardent une croissance démographique. Même en Inde qui devient le pays le plus peuplé de la planète, la tendance est à la baisse du nombre d’enfants par famille, et le taux de fécondité de 2,7 enfants par femme tend vers la moyenne mondiale de 2,5.

La Chine est également entrée en phase de déclin démographique. La fin de la politique de l’enfant unique, fin 2015, n’a pas suffi à relancer la natalité. Après un sursaut de natalité en 2016, le taux de croissance a à nouveau chuté de 3,5%. L’indice de fécondité se situe à 1,5. Un pic de 1,4 milliard d’habitants devrait être atteint vers 2029, puis la population chinoise commencera à baisser.

On constate donc, qu’à l’exception des Philippines qui gardent un taux de fécondité élevé (plus de 3 enfants par femme, en raison de la pression du clergé et des difficultés d’obtention de moyens contraceptifs), est plutôt en déficit démographique.

Cette évolution entraîne un vieillissement accéléré de la population et pose des problèmes aussi bien pour le financement des retraites, la prise en charge des personnes âgées que pour les besoins en main-d’œuvre. Ainsi au Japon les plus de 65 ans représentent actuellement 27% de la population, on prévoit que ce chiffre atteindra les 40% en 2065. Et en 2050 les personnes âgées de plus de 65 ans devraient représenter 25% de la population.

Faire face au vieillissement

Cette nouvelle donne démographique pose donc des nouveaux défis. Les solutions qui vont rencontrer un grand succès sont surtout celles liées à l’innovation.

Inutile d’essayer de proposer aux pays asiatiques des structures type EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) comme les Français le faisaient il y a encore quelques années. Il faut savoir que la structure sociale asiatique rend ce type de solutions très peu adapté. Que ce soit au Japon ou au Vietnam ou encore en Chine, les personnes âgées continuent à vivre dans la famille, et il n’est pas envisageable de se séparer d’eux, même au prix de sacrifices professionnels, surtout pour les femmes.

C’est surtout grâce au numérique que l’on pourra trouver des solutions médicales et économiques au vieillissement de la population. On peut citer la médecine à distance pour éviter aux personnes âgées qui se déplacent difficilement d’aller à l’hôpital pour chaque examen, les douches automatisées ou encore les dispositifs de géolocalisation pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ce type d’innovations rencontre déjà un grand succès au Japon, et c’est vraiment le moment pour les entreprises françaises de ce secteur de se lancer sur ce marché. Même si dans des pays moins urbanisés comme le Vietnam ou l’Indonésie, cela prendra sûrement plus de temps pour que de telles innovations deviennent d’usage courant, les débouchés existent.

Les entreprises françaises sont bien positionnées pour s’intéresser à ces nouveaux marchés. La commission Asie Pacifique des CCE s’est saisie de ce thème de réflexion et souhaite sensibiliser les entreprises à ce sujet. Celles qui sauront proposer des produits ou des services bien adaptés à ces nouveaux besoins pourront trouver des créneaux porteurs sur ces marchés asiatiques.

 

Reprise : Article paru dans la revue Entreprendre à l’international, septembre-octobre 2018, n°600

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