Armelle Husson est depuis le printemps 2017 la nouvelle présidente de l’Association Française de Singapour (AFS). A Singapour depuis de nombreuses années, elle a vu le profil des membres de l’association évoluer au fil des ans, avec l’arrivée d’expatriés plus jeunes et professionnellement plus actifs. Elle veut alors redonner à l’AFS l’image qu’elle mérite, d’une association moderne et dynamique.
Vous avez longtemps été bénévole à l’AFS. Quel est votre parcours ?
Armelle Husson - En arrivant à Singapour en 2011, après une première expatriation à Dubaï, je me suis tout de suite inscrite à l’AFS, et je suis allée voir la responsable de la section Jeunesse, car je voulais m’investir dans les activités pour les enfants et l’organisation d’ateliers créatifs pour les plus jeunes. Nous avons travaillé en binôme pendant un an et j’ai pris la suite à son départ. Mon objectif était de promouvoir l’art et la culture singapourienne auprès des enfants par le biais d’ateliers créatifs, comme la peinture sur batik par exemple, des expositions et des visites, en suivant les calendriers culturels français et singapourien. J’ai adoré faire ça, et mes enfants en gardent un souvenir mémorable.
Il s’agissait aussi bien sûr d’accueillir les nouvelles familles et de créer des affinités. J’ai moi-même rencontré de nombreux amis via l’AFS. Après 4 ans, nous sommes partis deux ans à Paris, et lorsque nous sommes revenus à Singapour l’an dernier, c’est tout naturellement que je suis revenue à l’AFS.
Comment s’est passée la transition vers la présidence de l’association ?
- A mon retour à Singapour, j’avais envie de travailler, de m’investir à fond dans un projet. Suite au départ de Maria Schwob, l’ancienne présidente, cette opportunité s’est donc présentée assez rapidement et je l’ai saisie.
Cela demande une implication et un investissement personnel forts, c’est en mouvement perpétuel, et c’est justement ce qui me motive. Nous sommes toujours en pleine organisation d’un événement et en même temps en création de nouveaux projets. Il y a une sorte d’adrénaline et de plaisir de la réalisation, ce qui est très excitant.
La gestion de l’humain est également fondamentale dans l’associatif. Aller à la rencontre d’autrui, être à l’écoute dans une association de cette envergure est très enrichissant. J’apprends tous les jours !
Combien y-a-t-il de membres et de bénévoles à l’AFS ?
- Nous avons actuellement environ 600 familles (et plusieurs membres dans chaque famille) au sein de l’association, des familles, des couples ou des célibataires. Nous faisons aussi partie du réseau de la FIAFE (Fédération Internationale des Accueils Français et Francophones d’Expatriés), qui vient d’être cité par le Président de la République dans son discours, comme le réseau référent des Français de l’Etranger. Nous en sommes très fiers.
Nous avons une large équipe d’une centaine de bénévoles avec un service marketing, un service de communication, des chefs de projets et des responsables de pôles (Art & culture, Jeunesse et famille, Soirs et week-ends, Sport, ...), un service comptabilité, et une équipe Accueil. Toutes les équipes communiquent bien entre elles, il y a une bonne énergie, et un bon esprit d’équipe.
Quel est votre regard sur l’AFS aujourd’hui ?
- L’AFS est à l’image de la communauté française expatriée à Singapour, et celle-ci a énormément changé en l’espace d’une dizaine d’années. La plupart des Français qui s’installent à Singapour sont en contrat local et tout le monde travaille. Alors que par le passé nous proposions des activités principalement en journée en semaine, nous proposons aujourd’hui une répartition à 50% en journée et 50% le soir ou les week-ends.
Notre cœur de métier, l’accueil des nouveaux arrivants, l’aide à l’installation et à l’intégration au sein de la communauté reste intact, mais notre action a beaucoup évolué au fil des ans, pour adapter notre offre à cette nouvelle donne. Par exemple nous avons décidé de lancer des petit-déjeuners débats avec des artistes dans des galeries d’art le matin de 8h30 à 9h30, avant que les personnes partent travailler.
Vous parliez également de la montée en puissance de l’AFS pro : un booster de carrière en expatriation ?
- L’AFS en général est un réseau de bienveillance, et l’AFS pro est une vraie force de l’association pour coacher et booster les personnes en recherche active d’emploi. Nous avons la chance d’avoir une équipe de coachs professionnels bénévoles qui donnent de leur temps pour l’association. C’est fantastique. De même, au sein de l’association, les gens apportent ce qu’ils ont, leurs idées, leur énergie, leur temps, et cela crée une émulation. Au fur et à mesure, les personnes prennent confiance en elles, certaines se trouvent des vocations, deviennent auto-entrepreneurs. Nous voyons chaque jour des bénévoles nous quitter parce qu’ils ont trouvé un travail et nous en sommes très heureux.
A plus court terme, partant du principe qu’une expatriation réussie passe par un conjoint heureux et que l’AFS est là pour aider les expatriés à être heureux, nous souhaitons mettre en place un membership corporate pour les salariés des entreprises françaises et francophones, avec des packages de services, des journées d’intégration.
Quelle est votre vision pour l’AFS demain ?
- Nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois pour rebooster l’image de l’association. Lui redonner son caractère jovial et sympathique, d’une association jeune et dynamique, représentant toute la population française vivant à Singapour. Je crois que nous y sommes arrivés. Il me semble important aujourd’hui de faire appel aux Français afin qu’ils nous rejoignent pour créer une synergie commune, créer “a French social Hub”, comme disent les anglophones, afin de consolider la puissance de notre réseau et de capitaliser sur l’unité de notre communauté. Cela passera notamment par un nouveau site internet, et la diversification de nos propositions.