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33ème sommet de l’ASEAN à Singapour - Réelle avancée ou stagnation ?

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Écrit par Laetitia Person
Publié le 18 novembre 2018, mis à jour le 19 novembre 2018

Présidence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) oblige, c’est à Singapour que s’est tenu le dernier sommet de l’ASEAN, du 11 au 15 novembre. Pendant quatre jours, vingt chefs d’État, dont ceux des dix pays membres de l’ASEAN, ont passé en revue les réalisations de 2018 et ont élaboré une nouvelle feuille de route pour les années à venir, notamment en matière de multilatéralisme, d’intégration et de coopération internationale dans le développement futur.

 

En marge des  rencontres officielles du sommet de l’ASEAN, Lee Hsien Loong, Premier ministre singapourien, avait annoncé que les pressions politiques risquaient de creuser les fossés entre les pays. Il n’avait pas tort ! Alors que Li Keqiang, Vladimir Poutine, Justin Trudeau et Narendra Modi avaient fait le déplacement pour l’événement, Donald Trump a préféré envoyer son vice-président Mike Pence pour représenter les États-Unis, suscitant des interrogations sur l’implication des Américains en Asie.

 

Plusieurs défis communs ont néanmoins été abordés comme le nouvel accord régional sur le e-commerce visant à instaurer un climat fiable dans le commerce électronique et à renforcer la coopération au service de la croissance économique de la région. Cet accord témoigne de la vitalité commerciale des dix pays membres de l’ASEAN, qui ensemble, pourront se positionner comme une potentielle 4ème économie mondiale d’ici 2025. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait également fait le déplacement dans la cité-État afin d’entériner un mécanisme de coopération en matière de cybersécurité. L’ambition de ce dispositif est d’améliorer l’efficacité de la lutte contre la cybercriminalité. Les pays signataires pourront ainsi désormais partager des informations sur les cyberattaques de plus en plus sophistiquées.

 

Rohingyas et Corée du Nord s’invitent aux discussions

Autre gros dossier du sommet : la crise des Rohingyas. Sans faire pression directement sur Aung San Suu Kyi, les membres de l’ASEAN ont bénéficié de l’influence de Mahathir Mohamad, Premier ministre malaisien, qui a changé de ton et a menacé, il y a un peu plus d’un mois, de retirer son soutien à Rangoon. Interpellée sur le sujet, la Birmanie s’est engagée à autoriser leur retour. Seul l’avenir dira si ces engagements sont tenus. Présent le 14 novembre, le président sud-coréen, Moon Jae-in a proposé de tenir un sommet spécial Corée-ASEAN dès 2019. Sommet auquel il envisagerait d’inviter le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Interrogé sur la péninsule coréenne, Lee Hsien Loong a précisé que tous les participants au sommet de l’ASEAN étaient « du même côté », dans l’espoir d’une stabilité régionale, d’une diminution des tensions et d’une dénucléarisation.

Renforcement de liens stratégiques avec la Russie
Présent pour la première fois sur le sol singapourien, Vladimir Poutine a décidé de renforcer les relations russes avec l’ASEAN par l’adoption d’une déclaration commune portant sur des partenariats stratégiques. La coopération entre les deux parties sera renforcée dans les domaines suivants : sécurité, commerce, investissements, science, technologue, agriculture, énergie, santé, éducation, lutte contre la criminalité transnationale, sécurité des technologies de l’information. Par ailleurs, en visite officielle dans la cité-État, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait son entrée sur le marché du libre-échange de l’ASEAN et a présagé du rapide transfert du centre de gravité économique vers l’Asie.

Malgré ces accords conclus, ces engagements affirmés et ces bonnes intentions affichées, le 33ème sommet de l’ASEAN s’est terminé sur une note réaliste, si ce n’est pessimiste. Le Premier ministre Lee Hsien Loong a conclu les échanges, jeudi 15 novembre, en précisant que l’ASEAN devait travailler avec le monde tel qu’il est et essayer de maintenir la cohésion entre ses États membres. Rebondissant sur son introduction, il a souligné que les tensions entre les pouvoirs étaient une réalité. L’ASEAN, en tant que telle n’étant pas assez importante pour constituer un bloc, il espérait que le groupe régional ne serait pas placé dans une position qui l’obligerait à prendre parti…

Fondé en 1967, l'ASEAN regroupe Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.

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