La Villa Médicis continue son voyage à la découverte d'artistes contemporains et dans son souhait d'inaugurer des expositions en Italie. Après Pierre Soulages en 2012 et Patrick Faigenbaum en 2013 consacrant la photographie, l'Académie de France met en avant jusqu'au 11 mai, le peintre Simon Hantai. Connu pour la forme pliée de ces œuvres, l'artiste hongrois a souvent décrit sa méthode de travail, affirmant : “Je veux travailler avec le ciseau de Matisse et le bâton de Pollock”. Pour la première fois en Italie, il est possible d'admirer ses tableaux avec un accent tout particulier sur sa période surréaliste (années 60 et 70).

Simon Hantai est un peintre d'origine hongroise du XXIè siècle. Après des débuts figuratifs, il s'est rapproché dans les années 50 du surréalisme, au point d'y adhérer. Il développera notamment une nouvelle technique. Celle de recouvrir la surface du tableau par des petites touches de peinture, déposées à l'aide d'un morceau de métal tiré d'un réveille-matin, qui égratignent à l'occasion une ou plusieurs couches antérieures, y découvrant de brusques éclats de couleur, formant un voile vibrant de petites cupules, aux contours irréguliers. Cela ne requiert aucun savoir faire ni talent particulier mais ce qui est mis en valeur est un labeur patient et humble. Des valeurs proches de cet artiste discret qui décida d'arrêter d'exposer en 1982, puis d'arrêter de peindre trois ans après. Il décède en septembre 2008 à Paris.
Une exposition inédite en Italie
Le parcours artistique de Simon Hantai des années 1960-1970 s'articule en deux phases, mises en valeur dans l'exposition rétrospective proposée à la Villa Médicis.
Cette exposition est le prolongement de celle du Centre Pompidou à Paris l'été dernier. Selon Eric de Chassey, commissaire de

Une peinture ésotérique
La première phase représente deux peintures principales : Peinture (Écriture rose) et À Galla Placidia (1958-1959). Ces deux œuvres, chacune prenant un pan de mur à elle seule, représentent un moment particulier de la vie du peintre; une sorte de "challenge" liturgique. Fervent croyant, l'artiste décida de se baser sur l'année liturgique 1968-1969 pour créer ces deux œuvres. Tous les matins, du premier jour au dernier jour de l'année liturgique, il travailla à Peinture (Écriture rose) et à Galla Placidia l'après-midi.
En vous approchant de Peinture (Ecriture rose), vous découvrirez que les écritures sont des textes de la Bible superposés. L'artiste dira de l'œuvre : "Il n'y a pas de couleur rose utilisée sur cette toile. Seulement de l'encre rouge, vert, violette, noir et des couleurs de terre-rouge claire ou foncée, et aussi de terre-vert."

Une peinture philosophique
Les séries des Tabulas (1974-1982) et des Laissées (1981-1994) représentent la volonté de Hantai de fuir le monde artistique, mais aussi de lancer un défi à la peinture. Les Tabulas ont une profusion décorative alors que les Laissées montrent une certaine destruction de l'œuvre, et la remise en cause de la peinture, s'alliant parfaitement avec les pensées et débats philosophique qu'eut Simon Hantai avec les poètes et philosophes de l'époque.
Artiste et poète par ses œuvres, Simon Hantai nous fait rêver, espérer, et voyager. Il renait grâce à ses œuvres émouvantes, exposées dans cette Italie qu'il a tant aimée.
Capucine Camplong (Lepetitjournal.com de Rome) – jeudi 20 mars 2014
Crédits photos : Villa Medici – Studio Stampa Francesca Martinotti
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