Édition internationale

La grande muraille verte du Xinjiang en Chine

Le plus grand désert de Chine ne se déplacera plus, grâce à un immense projet de reforestation permettant de lutter contre l'ensablement. Explications

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Écrit par Juliette Robieux
Publié le 19 février 2025, mis à jour le 10 juin 2025

Un projet de reforestation du Xinjiang

La Chine vient d’achever une phase majeure du projet de reforestation initié il y a plus de 46 ans, en encerclant complètement le désert du Taklamakan, situé dans la région du Xinjiang. Entre novembre 2023 et 2024, 600.000 arboriculteurs ont participé à la plantation d'espèces telles que le saule rouge, sous la supervision de l’Administration nationale des forêts et des prairies. Plus de 300.000 km de forêt encerclent à présent le Taklamakan ce qui fait du projet "Three-North Shelterbelt Forest” le plan de reforestation le plus grand jamais entrepris et réalisé. En 1978, celui-ci a été  pour limiter le phénomène de déplacement des dunes, en plantant une barrière forestière contre le vent à travers le programme chinois, se concentrant sur le Nord, Nord Est, et Nord Ouest de la Chine, englobant le Taklamakan et le désert Gobi au nord de la Chine. Depuis 1978, 30 millions d’hectares de forêts ont été plantés, mais le projet est loin d’être terminé : la Chine compte encore 26,8 % de zones désertiques que le gouvernement cherche à réduire. L’objectif final est d’atteindre les 100 milliards d’arbres plantés d’ici 2050. 

 

Un désert de 85% de dunes

Le désert du Taklamakan, au dans le nord-ouest de la Chine dans la région autonome du Xinjiang, est  bordé par les montagnes du Tianshan au nord et les montagnes du Kunlun au sud. Il s’agit du deuxième plus grand désert mobile au monde, après le désert de Badain Jaran, également situé en Chine. Il est composé à 85 % de dunes mobiles, qui se déplacent principalement sous l’effet du vent, un phénomène connu sous le nom de migration des dunes ou érosion éolienne. Ce phénomène naturel a provoqué l’ensevelissement de nombreuses routes, rivières et terres agricoles, forçant le déplacement d’environ un million d’habitants dans la région au courant du XXème siècle. Le Taklamakan, aussi connu sous le nom de la « mer des morts » est connu comme "le lieu où l’on peut entrer sans jamais en ressortir" du fait de son aridité. En effet, sa température varie de 25 à plus de 50°C selon les saisons. Construire cette ceinture verte permettra de protéger les populations vivant aux alentours du désert et de permettre le développement d’une biodiversité dans cette zone aride.

 

Une prouesse technique en Chine

Au-delà de son ampleur logistique, ce programme repose sur des avancées technologiques majeures. Dès son lancement, de nombreuses recherches et expérimentations ont été menées par l’Institut d’écologie appliquée afin d’identifier les espèces d’arbres les plus adaptées pour limiter l’effet du vent. Toutefois, la difficulté de trouver des variétés résistantes à ce climat extrême entraîne un manque de diversité au sein de l’écosystème, ce qui pourrait poser un risque pour la biodiversité. Pour garantir la survie des forêts, un système d’irrigation économisant l’eau a été mis en place, et des panneaux solaires ont été installés afin de générer de l’énergie tout en procurant de l’ombre. Ce projet, intitulé “Photovoltaic Sand Control Demonstration Project” a permis l’installation d’un vaste réseau de panneaux solaires couvrant 22.000 acres, sous lesquels sont cultivées des plantes fixatrices de sable, comme la luzerne. L’objectif est de renforcer la barrière écologique en combinant production d’énergie et lutte biologique contre l’ensablement. À la tête de ce projet ambitieux, l’entreprise Grand Sunergy, fournisseur exclusif des équipements solaires, a développé des solutions photovoltaïques hautement résistantes, conçues pour affronter les conditions extrêmes du désert.
 

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