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Visite de Macron en Chine, une étape de la diplomatie du panda

A l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron en Chine cette semaine, un passage par le centre d'élevage des pandas de Chengdu est prévu pour le retour du couple du zoo de Beauval. Depuis des décennies, le prêt de pandas géants par la Chine à des zoos étrangers incarne une forme de diplomatie culturelle. Explications

Panda géant de ChinePanda géant de Chine
Écrit par Max Rivet
Publié le 2 décembre 2025, mis à jour le 30 novembre 2025

Macron en Chine et la diplomatie du panda

Alors que les relations franco-chinoises connaissent un moment particulier, Emmanuel Macron effectuera une visite d’État en Chine du 3 au 5 décembre 2025. Il ira à Pékin et un passage est annoncé à Chengdu, où se trouve l’un des principaux centres de conservation des pandas et lieu de rapatriement de Huan Huan et Yuan Zi. Sa visite survient seulement quelques semaines après leur retour, dans un contexte où Paris et Pékin cherchent à consolider leur dialogue diplomatique et culturel.

Sans anticiper d’annonces, cette étape à Chengdu crée un symbole fort, offrant un terrain propice pour évoquer les coopérations environnementales ou, peut-être, envisager un futur prêt de pandas à la France. La diplomatie du panda est en effet un symbole fort des relationsa avec la Chine.

Une tradition née il y a 50 ans

L'usage des pandas géants comme “cadeaux diplomatiques” remonte aux décennies passées. En 1973, deux pandas, Li Li et Yen Yen, sont envoyés par la Chine à la France, marquant un geste d’amitié dans un contexte d’ouverture progressive et de rapprochement international. La Chine offre à cette époque plusieurs couples à des pays tels que le Japon ou les États-Unis, où le panda devient rapidement une vedette et un symbole de bonnes relations bilatérales.

Mais dès 1984, la pratique change profondément. Les pandas ne sont plus offerts gratuitement : ils sont désormais prêtés, dans le cadre d’accords scientifiques stricts et de programmes de conservation coordonnés par la Chine. Chaque partenariat implique une redevance annuelle conséquente, généralement cadrée sur dix ou quinze ans, et destinée à financer la protection de l’espèce.
L’animal devient ainsi un messager pacifique, un outil d’ouverture culturelle et un vecteur de soft power assumé.

Un symbole des relations France-Chine

La France entre dans cette nouvelle ère en 2012, lorsque Huan Huan et Yuan Zi arrivent au ZooParc de Beauval après plusieurs années de négociations diplomatiques. Leur présence contribue à renforcer la coopération scientifique franco-chinoise, notamment sur la reproduction, la recherche génétique et la préservation de l’espèce.
Le contrat initial, d’une durée de dix ans, est prolongé jusqu’en 2027, conformément au fonctionnement habituel de ces prêts internationaux.

Les pandas deviennent rapidement des figures populaires en France. La naissance de Yuan Meng en 2017, premier bébé panda né sur le sol français, puis celle des jumelles en 2021 incarnent le succès du programme. Comme partout dans le monde, les descendants restent propriété de la Chine et rejoignent les centres spécialisés avant l’âge de quatre ans.

Retour anticipéde Huan Huan et Yuan Zi

En septembre 2025, Beauval annonce que le couple de pandas repartira plus tôt que prévu pour la Chine, malgré un contrat courant jusqu’en 2027. Le motif est sanitaire : Huan Huan souffre d’une maladie rénale nécessitant un suivi médical très spécialisé. Les équipes chinoises et françaises décident conjointement qu’elle doit être rapatriée vers le Centre de conservation de Chengdu, mieux équipé pour traiter ce type de pathologie.

Comme il est d’usage, Yuan Zi l’accompagne. Ce retour anticipé ne constitue pas une rupture mais une application normale des accords scientifiques. Il témoigne également de la confiance continue entre les institutions françaises et chinoises. La Chine a en effet promis de prêter à nouveau des pandas à la France dans le futur.

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