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Jean-Noël Barrot, ministre des affaires étrangères, en visite à Pékin et Shanghai

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, était en visite à Pékin ce jeudi et doit se rendre ce vendredi à Shanghai. Cette visite, la première en Chine depuis sa prise de fonction, intervient dans un contexte de relations commerciales tendues entre l’Europe et la Chine. Explications.

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Jean-Noël Barrot avec Wang Yi, son homologue chinois, à Pékin ce jeudi
Écrit par Didier Pujol
Publié le 27 mars 2025, mis à jour le 28 mars 2025

Un partenariat franco-chinois puissant

Alors qu’il devait rencontrer son homologue chinois Wang Yi ce jeudi à Pékin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a indiqué souhaiter un «partenariat franco-chinois puissant» face aux «crises» dans le monde, avertissant que l’Europe défendrait ses «intérêts» et ses «valeurs». «Plus que jamais, le contexte actuel exige un partenariat franco-chinois puissant au service de la stabilité géopolitique, de la prospérité et de l’avenir de notre planète», a-t-il ajouté. Selon le Quai d’Orsay, les échanges doivent porter sur la résolution du conflit russo-ukrainien, sur le Moyen-Orient et sur les tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne. «Nos deux pays doivent donc ensemble porter un dialogue de stabilité favorable à la recherche de solutions»

Un contexte politico-économique complexe

Si la France et la Chine ont cherché à renforcer leurs liens ces dernières années, célébrant en particulier les 60 ans de relations diplomatiques en 2024 au travers de plusieurs visites officielles et événements joints, les liens de Pékin avec Moscou, qui se sont fortement resserrés depuis la guerre en Ukraine, la Chine affichant une position officielle de neutralité face à l’invasion russe. Dans ce contexte, Jean-Noël Barrot a fait savoir que Paris et Pékin devaient «se coordonner pour promouvoir une paix juste et durable en Ukraine». De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun indiquait lundi espérer que la visite cette semaine du ministre français des Affaires étrangères permettrait à Pékin et Paris d’améliorer leurs relations dans un monde «de plus en plus complexe et instable» et «consolider la confiance politique mutuelle».

Résister à l’ « unilatéralime » américain

Lundi toujours, la Chine indiquait espérer pouvoir «résister» avec la France «à l’unilatéralisme et à la résurgence de la loi de la jungle» – une allusion à peine voilée au chamboulement de l’ordre international provoqué par le retour à la Maison Blanche du président américain Donald Trump. A ce titre, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré au président Macron, lors de sa visite à Paris l’an dernier, que Pékin appréciait la position «indépendante» de la France. Or depuis, les tensions commerciales se sont accrues, Pékin imposant des sanctions douanières sur le cognac français en réponse aux droits de douane supplémentaires de l’Union européenne sur les voitures électriques chinoises.

Dialogue sur les questions commerciales

Ce sujet a donc été évoqué jeudi par Jean-Noël Barrot : «La France s’oppose à toute forme de guerre commerciale et prône le dialogue sur les questions commerciales, en particulier entre l’Union européenne et la Chine». Après s’être entretenu avec son homologue chinois, le ministre français a rencontré le Premier ministre Li Qiang au Palais de l’Assemblée du Peuple. Après cette étape à Pékin, le ministre français se rendra à Shanghai, où il doit inaugurer vendredi une usine de production d’hydrogène construite par le groupe français Air Liquide, et participer à un forum d’affaires franco-chinois. Il rencontrera ce vendredi soir les représentants de la communauté française ce à la villa consulaire de Shanghai.

Didier Pujol
Publié le 27 mars 2025, mis à jour le 28 mars 2025

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