A l'occasion de la clôture, de la 7e Exposition internationale d'importation de la Chine à Shanghai, revenons sur la situation des importations chinoises et de ses partenaires commerciaux
La Chine se détourne des importations américaines
Depuis 2018, avec la hausse réciproque des taxes entre la Chine et les États-Unis, les importations chinoises de produits alimentaires américains ont diminué. La Chine cherche à protéger ses approvisionnements pour des raisons de sécurité alimentaire en diversifiant ses sources, notamment avec le Brésil, qui est devenu son premier fournisseur de maïs, devant les États-Unis. La part des importations de soja américain en Chine a également chuté : en 2016, elle représentait 40 %, contre seulement 18 % aujourd’hui. Cependant, cette réduction reste limitée, les États-Unis demeurant une grande puissance agricole avec laquelle il est difficile de restreindre les échanges. En septembre, l’excédent commercial global de la Chine avec les États-Unis atteignait encore 33,33 milliards de dollars.
De nouveaux partenaires
Face à la baisse des importations américaines et aux enquêtes anti-dumping visant certains pays européens et le Canada, la Chine a développé de nouveaux partenariats commerciaux. Début septembre, elle a accueilli son premier lot de moutons congelés en provenance de Madagascar, suivis deux semaines plus tard par des durians frais de Malaisie. Pour encourager ces échanges, la Chine organise depuis 2018 l'Exposition internationale d'importation de Chine, une plate-forme majeure de négociations commerciales. Cet événement, centre de la diplomatie agricole, réunit chaque année des représentants de nombreux pays pour discuter des accords commerciaux existants et en créer de nouveaux. Cette réorientation redessine par ailleurs la carte des partenaires de la Chine dans le cadre des nouvelles routes de la soie.
Vers une nouvelle demande ?
La Chine fait face à une nouvelle demande de la part de ses consommateurs, qui souhaitent une alimentation plus saine et de meilleure qualité. Des produits tels que les cerises du Chili, le bœuf ou le crabe, autrefois considérés comme luxueux, deviennent aujourd’hui plus accessibles. Les entreprises chinoises se concentrent de plus en plus sur le développement de partenariats internationaux pour répondre à cette demande. Par exemple, la société Shanghai Hecheng Food a présenté en août dernier, lors de l’exposition World Seafood Shanghai, deux nouvelles marques de fruits de mer en collaboration avec le fournisseur norvégien Nordcord, qui devrait livrer 800 tonnes de poissons à Hecheng Food. L’entreprise chinoise mise ainsi sur une stabilisation de la demande de produits de la mer haut de gamme en Chine.