Édition internationale

SHAN SA - La plus française des romancières chinoises, à Hong Kong

Shan Sa, écrivain, peintre, poète, d'origine chinoise et française d'adoption, est passée à l'Alliance Française de Hong Kong pour une conférence littéraire intitulée "Écrire la vie et peindre le monde". Shan Sa a échangé avec lepetitjournal.com sur son parcours unique, ses romans et sa passion pour la langue française

 

Née à Pékin dans une famille lettrée traditionnelle, Shan Sa est d'abord poète d'expression chinoise. En 1990, elle part poursuivre ses études à Paris, avant de s'établir en France et d'en adopter la langue et sa musicalité. C'est avec son troisième roman, La Joueuse de go qu'elle fait véritablement son apparition au premier plan de la scène littéraire française en obtenant le Goncourt des Lycéens. Ecrivain abondamment récompensée, Shan Sa est une figure de la littérature chinoise.

Lepetitjournal.com : Pourquoi avoir quitté la Chine pour la France après les évènements de Tien An Men ?

Shan Sa : L'année qui suivit Tien An Men fut pleine de confusion, les cours étaient arrêtés à l'université alors que je venais d'obtenir mon bac et que je devais commencer mes études. Je ne voulais pas perdre de temps. C'était également l'occasion de dire à mes parents "Je m'en vais", et de partir pour la France. Ma famille avait déjà des liens avec la France, mon père enseignait à la Sorbonne. Je me rappelle que le passeport n'était pas facile à obtenir. C'était à cette époque une toute autre Chine. Je suis partie sans savoir parler français. À mon arrivée en France, toute mon énergie fut consacrée à l'apprentissage de langue, il me fut impossible d'écrire les premières années.

Que représente la France pour vous pour vous aujourd'hui, un foyer, un pays d'accueil ?

J'ai toujours eu un rapport ambigu avec la France. Je suis citoyenne française, j'ai donc des responsabilités, je dois payer des impôts, les contributions sociales, etc. (sourires). Ce sont les responsabilités basiques d'un être humain qui choisit de vivre avec un groupe. Cependant, la Chine est un empire et une civilisation que l'on ne quitte pas, jamais. Je me sens doublement responsable, par rapport à mon pays d'origine, auquel je reste très attachée et le pays qui m'a accueilli... Lire la suite sur l'édition de Hong Kong

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