C’est l’une des promesses du président Jair Bolsonaro : en finir avec le protectionnisme des gouvernements précédents et proposer un nouveau modèle de commerce extérieur. Expatriés, vous ne vous sentez pas concernés par le sujet ? Pourtant nous le sommes tous. Lorsque vous allez au supermarché et que vous achetez un bon vin et du fromage français ou bien encore la pâte à tartiner préféré des enfants et qu’ensuite vous passez à la caisse, vous avez sans doute remarqué que le prix fait souvent grincer les dents !
Toutes les grandes entreprises et les investisseurs sont dans l’attente de cette réforme. En charge du projet, Paulo Guedes ministre de l’Economie qui à déjà fort à faire avec la réforme des retraites.
Les produits importés sont "surtaxés"
Souvenez-vous, en 2013, "H&M" a refusé de s’installer au Brésil, car les taxes d’importation étaient trop élevées. Dès lors, cela aurait un effet direct sur les prix de ventes de leurs vêtements entraînant la fin du concept même de la mode à bon prix. Les produits importés sont lourdement taxés depuis des années, dans le but de privilégier le commerce national et de développer des industries locales, c’est ce que l’on appelle le « protectionnisme ». En pratique, ceux qui vivent au Brésil y sont confrontés quotidiennement. Certains produits de consommations sont chers, car très souvent issus de l’importation. Prenons l’exemple d’un Mac Book Pro, de la marque Apple : le prix en France est de 1.500 euros (soit environ 6700 reais), Au Brésil, il coûte 2.400 euros (soit 10.000 reais). Un site web très intéressant est dédié aux consommateurs qui souhaitent acheter un produit sur un site web étranger et se le faire livrer au Brésil, vous n’échapperez pas à la règle, et celui-ci vous permet de prévoir assez tôt, le prix à la destination finale (visiter le site).
Pourquoi notre camembert que nous achetons dans les enseignes de supermarché ou épicerie au Brésil est-il si cher ?
Quand notre camembert français arrive à bon port au Brésil, la " Receita federal" (l’organisme des finances publiques), taxe 60 % de la valeur de ce dernier pour l’autoriser à entrer sur le territoire. Ensuite, il est transporté d’un État à un autre, il arrive peut-être dans le port d'Itajaí (Santa catarina) mais si sa destination finale est São Paulo, alors il faut ajouter « l’IMCS » c’est-à-dire l’impôt sur les transports de marchandises et services qui est calculé selon les États. En moyenne il est de 17 %, ensuite l’entreprise va appliquer son coefficient de vente et notre camembert finit par avoir à un petit goût salé en bouche !
Ouverture du commerce extérieur : la fin des produits importés trop cher
C'est la promesse du nouveau gouvernement, l’ouverture du marché sur le commerce extérieur.
Voici les mesures évoquées dans le futur projet :
- Diminuer les taxes d’importation.
- Réduire les coûts liés aux formalités d’exportation et la bureaucratie.
- Passer divers accords de libre-échange (comme nous l’avons dans la zone euro).
Du point de vue du consommateur, cette réforme va élargir la consommation de la classe moyenne. D’un point de vue économique, cette compétitivité subite sur le marché local risque de fortement déstabiliser les entreprises brésiliennes. Le ministère a prévu de présenter le projet de loi dans le premier trimestre 2019, et peut-être mangerons-nous du foie gras du Périgord à Noël sans être ruiné !