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Una storia dell’arte au féminin : le Maniérisme italien

La partie d'échecs, Sofonisba AnguissolaLa partie d'échecs, Sofonisba Anguissola
Écrit par Fiona Lebert
Publié le 20 janvier 2021, mis à jour le 20 janvier 2021

Le Maniérisme est un courant artistique de la fin de la Renaissance italienne, dont les bornes historiques peuvent être établies de 1520 à 1580. Il est caractérisé par sa rupture avec les grandes lignes qui ont rythmé la production artistique de la Renaissance. En effet, il ne s’agit pas de représenter une recherche de perfection, comme c’était le cas avec les inspirations mythiques du précédent courant. Il s’agit ici de penser de nouvelles formes et de nouvelles couleurs. Le maniérisme se concentre sur le style personnel des artistes et donc sur leur « manière » (ou style). 

 

Tout d’abord, les personnages ne paraissent pas forcément naturels, ils donnent plutôt l’impression de jouer un rôle, et leurs mouvements et expressions sont exagérées. De plus, leurs corps ne respectent pas un ensemble de proportions qui en feraient un corps « parfait ». Ceux-ci sont, avec le maniérisme, souvent allongés ou en torsion, faisant penser à une forme de « S ». Enfin, la palette de couleurs n’est pas classique. Les œuvres maniéristes sont de couleurs vives et contrastées, et elles forment souvent des blocs de couleurs.

Ainsi, le maniérisme italien se concentre plus sur les émotions. Les peintres célèbres de ce courant sont par exemple Jacopo da Pontormo, Agnolo Bronzino, Francesco Salviati ou Giorgio Vasari. Voici deux femmes peintres qui ont marqué et inspiré le courant artistique.

 

Sofonisba Anguissola (1532-1625)

Sofonisba Anguissola est née dans une famille de la petite noblesse italienne, entourée par ses 5 sœurs et son frère. Elle a appris la peinture enfant puis a été formée par des grands maitres italiens du maniérisme et même officieusement par Michel-Ange. Sofonisba Anguissola a, plus tard, été peintre à la cour de Philippe II d’Espagne. Elle a inspiré et formé Van Dyck, un célèbre portraitiste flamand, qui affirmera qu’elle a été celle qui lui a appris plus que tous les autres. Elle était spécialisée dans le portrait et a aussi peint beaucoup d’autoportraits, qui permettent aujourd’hui de la voir presque de son enfance à sa mort. Elle était une portraitiste connue au-delà de l’Italie et a réalisé une cinquantaine d’œuvres, du moins parmi celles que l’on connait à ce jour. Sofonisba Anguissola a aussi été mécène, profession dans laquelle elle a favorisé le travail d’autres femmes artistes. Être une femme l’a longtemps empêché de signer et vendre ses œuvres, certains de ses tableaux ont même été attribués à d’autres peintres hommes. Enfin, à la fin de sa carrière, elle a peint des œuvres religieuses, un domaine fermé aux femmes.  La partie d’échecs est une de ses œuvres les plus connues, et les expressions des personnages, leurs silhouettes et les couleurs rappellent le maniérisme.

 

Maniérisme italien
La partie d’échecs (1555), Sofonisba Anguissola.

 

 

Lavinia Fontana (1552-1614)

Lavinia Fontana a appris à peindre avec son père Prospero Fontana, peintre maniériste italien. Elle s’est mariée au peintre Gian Paolo Zappi en étant déjà elle-même connue. Son mari a mis fin à sa propre carrière pour devenir l’assistant et l’agent de Lavinia Fontana. Plus tard, elle est devenue peintre à la cour de Rome. Elle ne s’est pas limitée à peindre des portraits mais a aussi réalisé des scènes religieuses ou mythologiques. Elle a également peint pour des commandes publiques ; c’est une des premières femmes peintres à l’avoir fait. Sa représentation des corps nus des femmes dans certains de ses tableaux innove aussi beaucoup, puisqu’ils n’avaient presque jamais été peints par des femmes. L’œuvre ci-dessous est un portrait de famille peint sur commande.

 

Maniérisme italien
Portrait de Blanca degli Utili Maselli avec six de ses enfants (1604), Lavinia Fontana

 

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