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Les femmes et la science au Palais Farnese

Affiche de la conférence du palais FarneseAffiche de la conférence du palais Farnese
Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 17 février 2022, mis à jour le 17 février 2022

Vendredi 11 février dernier se tenait la conférence « Rencontre avec des femmes de sciences européennes extraordinaires » au Palais Farnèse, dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne et de la journée internationale des femmes et des filles dans la science.

 

Des invitées exemplaires

Le débat, modéré par Paola Antolini, rassemblait trois femmes scientifiques aux parcours inspirants. Tout d’abord Claudie Haigneré, première femme européenne à avoir séjourné à la station spatiale internationale en 2001. Puis Chiara Montanari, présente virtuellement, première italienne à diriger une mission scientifique en Antarctique, accompagnée enfin d’Alessandra Sciutti, travaillant à l’Institut italien de technologie. Ces quatre femmes étaient amenées à s’interroger sur la place des femmes dans la science, et en quoi une plus grande ouverture serait-elle bénéfique à la recherche et l’innovation.

 

Des inégalités de genre encore bien présentes malgré des améliorations

Les trois scientifiques dressent toutes le même constat : il y a un écart inquiétant d’accès et d’utilisation à la science entre les hommes et les femmes. Certes, des parcours hors normes comme celui de Mme. Haigneré, qui a osé se présenter à un appel de candidature du Centre National d’Etudes Spatiales (CESN) alors qu’elle était médecin, montrent qu’il est possible pour une femme d’accéder à la science. Seule femme reçue sur les sept candidats retenus parmi plus de 1000 candidatures, son histoire peut être un véritable modèle pour des jeunes filles voulant mettre leurs talents au service de la science. Mais ces exemples sont encore trop rares, et si malgré une amélioration du pourcentage de femmes dans la science à long terme, la route est encore longue avant de parvenir à une égalité effective. La question de la maternité, par exemple, est encore souvent un sujet tabou et trop peu abordé.

 

Les bénéfices d’une plus grande ouverture

Cette progressive ouverture est indispensable à l’innovation et au développement de la science, et pas seulement concernant les femmes, mais également les nationalités ou encore les métiers. Chiara Montanari explique ainsi que les membres de son expédition en Antarctique venaient de tous les pays du monde et possédaient des spécialités très diverses. Cette coopération a engendré une émulation qui a permis de faire de nombreuses découvertes. Parfois, cette ouverture se trouve même à des endroits auxquels on ne s’attendrait pas. C’est le cas des robots, comme nous l’explique Alessandra Sciutti, qui ont permis de mieux comprendre les formes d’intelligences humaines, sociales notamment. Claudie Haigneré ajoute que c’est la coopération internationale et le multilatéralisme, la culture de « l’équipage », qui permettent d’avancer sur certains défis comme la question des débris spatiaux.

Bref, l’innovation et la recherche sont boostées par la passion d’apprendre, les différences de points de vue, les remises en question, les doutes stimulés grâce à une meilleure intégration dans les sciences des femmes. Finalement, l’Overview effect décrit par les trois scientifiques, le fait de considérer la terre comme un tout fragile, impose alors de mobiliser l’ensemble des « cerveaux » du monde pour répondre à de nouveaux enjeux cruciaux, comme celui de l’écologie.

Vous pouvez retrouver cette conférence en cliquant sur ce lien.

 

Clément Lefebvre

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