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Imbroglio de Cassibile : la date du 8 septembre

Imbroglio de CassibileImbroglio de Cassibile
Écrit par Simon Deniaud
Publié le 8 septembre 2020, mis à jour le 8 septembre 2020

En France, le mot « imbroglio » est emprunté à l’italien, et fut auparavant utilisé surtout au théâtre, pour décrire une situation embrouillée ou confuse.

Le 8 septembre, l’Italie peut se souvenir de l’une de ces choses complexes : une date issue du théâtre de l’Histoire, une « embrouille » caractérisée par un jeu de dupe qui, à nouveau, fit basculer la situation de l’Italie au cours d’une Guerre Mondiale. Les scènes se situent entre Cassibile (près de Palerme en Sicile) et Rome.

L’Italie est alors en guerre aux côtés de l’Allemagne, et bien qu’elle compte encore deux millions d’hommes sur les champs de batailles, elle est en mauvaise posture. Politiquement d’abord, puisque l’on trouve à Rome Benito Mussolini de plus en plus esseulé militairement ; et au sud ensuite, où les Alliés s’apprêtent à prendre pied sur le sol italien. L’Italie est défaite en Afrique de l’Est depuis 1941 et s’incline aux côtés des Allemands à la seconde bataille d’El Alamein en novembre 1942. A l’été 1943, la situation n’est calme que dans le Balkans, où les Italiens occupent encore une partie de la Grèce et de la Yougoslavie.

En 1943, à l’insu des Allemands, Badoglio envoie plusieurs généraux discuter séparément avec les commandements alliés. Commence alors une âpre négociation sur les conditions de la reddition. L’Italie et les Alliés s’accordent sur divers sujets comme un débarquement en Italie (qui débute en effet le 3 septembre 1943 et a pour nom AVALANCHE), mais non sur tous. Les négociations sont tenues secrètes et se situent en Sicile, loin des oreilles allemandes, qui se doutent déjà de la virevolte des dirigeants fascistes. Ces négociations sont menées également en parallèle et de concert par la propre belle-fille du Roi et par l’Ambassadeur anglais du Vatican.

Finalement Badoglio et le roi Victor-Emmanuel III (tous deux à Rome) acceptent les conditions des Alliés, sans en connaître toutes les clauses. Ainsi l’Italie doit, en termes de reddition, se retourner contre l’Allemagne nazie et combattre aux côtés des Alliés. Badoglio se refuse dans un premier temps à signer de son nom l’Armistice, et finalement ce sont les Alliés qui publient et proclament l’Armistice. Rome s’empresse d’en faire une déclaration officielle.

Les armées italiennes se trouvent alors dans une situation inédite, aucun ordre général n’ayant été donné tandis que les Alliés débarquent le 3 septembre, et que les signatures sur le traité sont effectives. La proclamation, elle, n’arrive en fait que le 8 septembre en fin d’après-midi. Les armées italiennes se disloquent alors : certaines prenant partie pour les Alliés, d’autres pour les Allemands ou encore choisissent de déserter et de retourner chez eux. Commence alors l’occupation de l’Italie d’un côté par les Alliés et de l’autre par l’Allemagne, soutenue par ce que l’on appela « La République de Salo ».

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Publié le 8 septembre 2020, mis à jour le 8 septembre 2020

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