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Libération de Patrick Zaki, après 22 mois de détention en Égypte

Photo de Patrick Zaki et des manifestantsPhoto de Patrick Zaki et des manifestants
Écrit par Karine Gauthey
Publié le 8 décembre 2021, mis à jour le 8 décembre 2021

A la suite de 22 mois en détention en Égypte, Patrick Zaki, jeune chercheur égyptien à l’université de Bologne, a été libéré mardi 7 décembre. Cependant, les charges retenues contre lui ne sont pas abandonnées, son procès reprendra le 1er février 2022, il risque encore 5 ans de prison et ne pourra pas faire appel de la décision.

 

Accusé de propagande subversive et de porter atteinte à la sécurité nationale, l’étudiant de 27 ans avait été arrêté en février 2020., alors qu’il s’était rendu en Égypte pour voir sa famille. Il passe alors 22 mois entre la prison de Tora au Caire et celle de Mansourah (à 150 km au nord du Caire).  

 

Une mise en accusation pour diffusion de “fausses informations”

Patrick Zaki, qui travaille pour l’ONG égyptienne “Initiative égyptienne pour les droits personnels”, publie en 2019 un article sur le site d’informations Daraj, dans lequel il relate, sous la forme d’un journal intime, le quotidien d’un Copte, minorité chrétienne en Égypte. Il y raconte une semaine de violations des droits des Coptes. Dès qu’il pose le pied sur le sol égyptien, il est arrêté et jeté en prison. On l’accuse alors de répandre de “fausses informations”. 

Son procès débute seulement en septembre dernier, il risque 5 années de prison. Le chef d'accusation principal est la diffusion de fausses informations portant atteinte au pays. Il s’agit plus particulièrement de trois articles accusant les autorités égyptiennes d’opprimer la minorité chrétienne, les Coptes. Selon ses avocats, Patrick Zaki aurait été battu et torturé à de nombreuses reprises lors de sa détention.

Mardi 7 décembre, après 22 mois de prison, sa libération est finalement annoncée. "Je saute de joie! Nous sommes en route pour le commissariat de Mansourah", s'est réjouie auprès de l'AFP sa mère, Hala Sobhi. Son procès reprendra le 1er février, pour laisser le temps aux avocats de préparer leur plaidoirie. Quelle que soit l’issue du procès, Patrick Zaki ne pourra pas faire appel de la décision, puisque celui-ci se tiendra dans le tribunal d’urgence de la Sûreté d’État à Mansourah.
 

L’implication de l’Italie 

L’Italie toute entière suit de près le sort de Patrick Zaki et se mobilise depuis de nombreux mois. Il y a quelque temps, une grande pétition avait été lancée pour réclamer rapidement sa libération ; elle avait recueilli des milliers de signatures. En avril dernier, le Sénat avait voté en faveur de l’obtention de la nationalité italienne pour le jeune chercheur égyptien. Depuis septembre, des représentants de l’ambassade italienne étaient présents à chaque audience de la Cour spéciale de Mensourah pour montrer le soutien du pays à l’étudiant. Lundi dernier, une cinquantaine de manifestations avaient été organisées dans les plus grandes villes du pays, dont Bologne, où l’étudiant était inscrit en master.

Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères, n’a pas tardé à s’emparer de son compte Twitter pour exprimer son enthousiasme suite à l’annonce de la libération de Patrick Zaki  : « premier objectif atteint : Patrick Zaki n'est plus en prison. C’est un grand pas en avant. Maintenant, nous continuons à travailler en silence, avec constance et engagement ». Mario Draghi s’est quant à lui déclaré satisfait de cette décision, avant d’indiquer que le gouvernement italien suivra cette affaire avec la plus grande attention. 
 

Selon différentes ONG, l’Égypte compte aujourd’hui entre 60.000 et 70.000 détenus d’opinion : étudiants, avocats, journalistes, blogueurs, militants des droits Humains, etc.

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