

Aux grands maux, les grands moyens. Face au changement climatique déjà à l'?uvre en France, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie présente un vaste plan national impliquant 15 ministères afin que l'Hexagone ne soit pas pris en défaut
Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté ce mercredi un Plan national d'adaptation au changement climatique. La France devient ainsi le premier pays de l'Union européenne à prendre en compte pour ses projets à venir de l'impact des évolutions du climat actuellement à l'?uvre. "Globalement, nous nous dirigeons d'ici à la fin du siècle vers un scénario de hausse des températures, d'épisodes de sécheresse plus fréquents et plus intenses, et de baisse des précipitations " a indiqué la ministre de l'Ecologie. Des changements qui se font lentement mais sûrement et face auxquels elle propose à la France de se préparer en cinq ans par l'adoption d'un plan "en 80 actions, 230 mesures, 4 axes principaux" et qui impliquerait la coopération de quinze ministères.
(Photo AFP)
Un plan en 4 axes:
-La baisse de la consommation d'eau. Face aux prédictions des spécialistes qui prévoient l'allongement du nombre d'épisodes caniculaires, et des modifications du régime des pluies, NKM souhaite d'abord une gestion plus intelligente de l'eau. Elle entend ainsi voir la consommation d'eau baisser "de 20% d'ici à 2020, notamment en réglant le problème des fuites dans les réseaux d'eau potables". Elle entend également mieux affecter les eaux usées, en les utilisant "par exemple pour l'irrigation et l'usage industriel".
-La santé des habitants. Qui dit climat plus chaud, dit réchauffement des écosystèmes aquatiques et prolifération des moustiques potentiellement porteur de la dengue, du paludisme ou encore du virus du chikingunnya. En effet, le changement climatique aura très probablement des effets sur les conditions sanitaires du pays d'où la proposition de la ministre d'installer "une veille à partir de 2012-2013 de certains insectes porteurs de maladies, qui peuvent se développer plus rapidement que leurs prédateurs et proliférer" et être à l'origine d'épidémies.
-Infrastructures et aménagement du territoire. Quitte à construire, autant le faire mieux et plus durablement. "Les infrastructures ferroviaires, routières et les constructions de logements doivent durer au moins 50 ans", a déclaré Mme Kosciusko-Morizet. Tempête Xynthia, séisme et tsunami catastrophiques au Japon, la Ministre veut tirer des leçons des colères de la terre, aussi les normes de conception et de construction devront tenir compte des éventuels dangers naturels que comportent certaines zones.
-La forêt. "Et puis le dernier axe, c'est la forêt, parce que les essences d'arbre vont être dans des situations de stress hydrique, de sécheresse et il va y avoir une multiplication d'incendies, et ça c'est quelque chose qui se prépare aussi", a conclu NKM. La France pourrait ainsi avoir à, planter progressivement de nouvelles espèces d'arbres, plus adaptées.
Après les prédictions, l'action
Dans son ensemble, le Plan national d'adaptation au changement climatique, d'un montant évalué à 170 millions d'euros répartis sur les cinq prochaines années vise tout à la fois à améliorer la prévention et à accélérer la recherche. "Il ne s'agit pas de mesures législatives mais dans leur très grande majorité de mesures réglementaires qui s'inscrivent dans les outils existants", a précisé la ministre de l'Ecologie. Certains diraient qu'il s'agit tout simplement de bon sens.
Julie Ketkosol (www.lepetitjournal.com) vendredi 22 juillet 2011
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