

On ne le prenait pas très au sérieux, son oscar pour Fahrenheit 9/11 laisse un doute. On lui reproche de se mettre en scène, d'être partisan, de travestir la vérité. On lui reproche sa fortune et ses gardes du corps. L'agitateur du cinéma américain a néanmoins la réplique qui fait mouche, et de la suite dans les idées puisque dans son nouveau film "Capitalism : a love story"il s'en prend, aux grandes multinationales et au système financier dans son ensemble
Michael Moore est un cinéaste
Photo AFP
Prédestiné à devenir un "col bleu", comme son père, Michael Moore, 55 ans aujourd'hui, est finalement auteur, producteur et réalisateur de "documentaires"jugés dérangeants, pratiquement inclassables. Qu'est qui l'a poussé derrière la caméra ? La réponse est peut-être dans son premier film, Roger et moi, où il cherche - vainement - à rencontrer le patron de General Motors - firme ou était employé son père - qui procède alors à des licenciements massifs dans sa ville natale du Michigan, Flint. En 1995, il réalise Canadian bacon, film de fiction satirique mettant en scène le gouvernement américain tentant de monter les Américains contre les Canadiens pour relancer l'économie. En 1999, sort The big one qui traite de l'appauvrissement de la population aux États-Unis et des pratiques douteuses de multinationales telles que Nike. Cette même année, toujours attiré par l'utilisation des médias comme tribune, il crée, produit et présente l'émission télévisée The Awful Truth ("Une vérité qui dérange"), une émission satirique et dénonciatrice qui connaît un vif succès en Amérique et en Angleterre pendant 2 ans. Puis c'est la révélation auprès d'un public mondial ? et deux palmes d'or au festival de Cannes - avec Bowling for Columbine, pamphlet antiviolence, suivi de Fahrenheit 9/11, où il s'en prend à la famille Bush.
Michael Moore est un homme engagé
A 18 ans, il est élu au conseil d'administration de son lycée en tant que porte-parole des étudiants et devient ainsi l'un des plus jeunes Américains à accéder à une fonction publique. Sa tendance à l'ultra gauchisme et son désir d'investiguer trouvent à s'exprimer lorsqu'il est engagé par le magazine américain Mother Jones. Il ?uvre alors activement contre l'embargo à Cuba et apporte son plein soutien à Ortega au Nicaragua. Licencié pour une raison imprécise, à 22 ans, il fonde le Flint Voice, un journal alternatif, qu'il dirigera pendant 10 ans. En 2000, il s'engage dans la campagne à l'élection présidentielle aux côtés de Ralph Nader, le candidat écologiste, contre Georges W Bush et le démocrate Al Gore.
Michael Moore est subversif
Asticoter sans ménagement tous les fondements de la société américaine ne va pas sans attirer son lot de critiques acerbes. Et on lui reproche ses techniques d'investigation parfois douteuses. Toujours à la limite entre l'humour et le cynisme, la fiction et le documentaire, ce mélange des genres a donné naissance à un nouveau type de film : le docu-moqueur. Les critiques pleuvent : manque d'objectivité, manipulation de l'information, docu-fictions qui se présente sous un jour journalistique, etc. L'intéressé se défend et clame haut et fort qu'il n'a jamais caché ses préférences et continue d'avancer, caméra au poing.
LG (www.lepetitjournal.com) mercredi 15 juillet 2009
A voir :
Son site officiel : www.michaelmoore.com
Le Point : Michael Moore et le capitalisme : une grande histoire d'amour
Film de culte : Michael Moore l'ultime imposteur en 2008 G. Milliere


































