Plongez dans l'univers poétique de « Blossoms of Farewell » à Hara. Une exposition où la mémoire, la quête d'appartenance et l'art se rencontrent, portée par la photographe turque Cansu Yıldıran.


« Blossoms of Farewell » : une immersion poétique à Hara, entre mémoire et esthétisme
Nous profitons des tous derniers jours de l’exposition « Blossoms of Farewell » (Les Fleurs de l’Adieu) de Cansu Yıldıran à Hara pour vous inviter à vous éloigner du centre-ville et découvrir ce lieu où règne calme et esthétisme. Situé au nord du district de Sarıyer, à une dernière enjambée de la Mer Noire, Uskumruköy peut paraître un peu éloignée et difficilement accessible, mais le déplacement en vaut la peine.

Cansu Yıldıran (1996) est une jeune photographe turque récemment récompensée par plusieurs prix spécialisés, dont les œuvres ont été montrées à New York en fin d’année dernière et une exposition personnelle vient de s’ouvrir à Zurich. Basée à Istanbul, elle est, par sa mère, originaire d’un petit village dans la région de la Mer Noire, sur les hauts plateaux de Kuşmer, près de Trabzon. Traditionnellement, les femmes n’héritent pas de terres dans cette région d’Anatolie et quittent leur lieu de naissance à leur mariage. C’est aussi l’histoire de la mère de l’artiste qui, revenue des années plus tard avec sa fille, se voient accueillir en invitées. Cansu Yıldıran place alors sa mère en protagoniste de son récit imagé et la suit au fil de ses mouvements, de ses rencontres, de ses errances. À la recherche de souvenirs ou d’un sentiment d’appartenance, les images reflètent une atmosphère éthérée, parfois troubles où différentes visions se superposent ou se fragmentent. Il s’y dégage un recueillement presque méditatif, un état de flottement dans lequel le cadre du lieu est loin d’être innocent. Au fil de la déambulation et des images nous participons, nous aussi, à ce voyage à la rencontre de paysages et d’une population que nous découvrons peut-être pour la première fois. L’artiste réussit ainsi à être le pivot entre la part de familiarité des lieux vécue par sa mère et le regard étranger que le public peut y poser à plus de 1.000 kilomètres de là.

Le travail de curation de Onur Hamilton Karaoğlu and Serkan Kaptan est aussi à saluer, dans un lieu où les espaces sont faits de baies vitrées, de hauteurs de plafond inégales, de petits couloirs et de plus grands volumes. Objets, vidéos, sons, dispositions et impressions des photographies apportent rythmes et corps au récit.

L’exposition est à voir jusqu’au 26 janvier 2025 et nous vous invitons à ajouter Hara à votre liste de lieux culturels. Expositions, danse, concerts y sont à suivre de près.
Infos pratiques :
- Lien officiel : https://www.haraistanbul.com
- Lieux : HARA, Uskumruköy Mahallesi
- Un petit café peut vous restaurer sur place. Des boissons et des friandises recherchées y sont servies avec goût.
