Édition internationale

PROCES – Jacques Viguier, auteur du crime parfait ?

Jacques Viguier, vice-doyen de la faculté de droit de Toulouse, est accusé par l'amant de sa femme du meurtre de cette dernière. La danseuse et chorégraphe de 39 ans a disparu en 2000, et son corps n'a jamais été retrouvé.  Acquitté  en avril dernier, car aucune preuve irréfutable de sa culpabilité ne ressort de l'enquête, le professeur est à nouveau jugé en appel. Crime parfait ou acharnement ?

(rédaction internationale) - Dimanche 27 février 2000, au petit matin, Suzanne Viguier est raccompagnée à son domicile toulousain par son amant, Olivier Durandet. Depuis, personne ne l'a revue. Son mari Jacques a mis trois jours à signaler sa disparition. Selon l'accusation, peu de temps avant sa disparition, la professeur de danse lui avait annoncé qu'elle allait entamer une procédure de divorce.

Des présomptions "très graves"
Depuis le début de l'enquête,  l'amant, Olivier Mirandet, accuse Jacques Viguier (photo AFP), âgé aujourd'hui de 52 ans, du meurtre de Suzanne. Lors du premier procès, l'accusation avait pointé plusieurs indices à charge. Des traces de sang ont été retrouvées au domicile du couple. Le sac à main et les clés de Susi ont été également retrouvés dans la maison. Le matelas, où dormait la disparue, a été jeté dans une décharge par l'accusé et a mystérieusement brûlé. Des "présomptions très graves, précises et concordantes qui, additionnées, font une certitude", pour l'avocat général, qui réclamait 15 à 20 ans de réclusion criminelle.
Mais le dossier d'enquête, qui ne comporte ni preuve ni aveu, est mince, et le professeur de droit, défendu par des ténors du barreau, a obtenu l'acquittement en avril dernier.  "Ce n'est pas lui qui a obtenu son acquittement, ce sont ses enfants et ses avocats", estime Me Guy Debuisson, avocat des deux s?urs de Suzanne Viguier, qui se sont constituées partie civile. Les trois enfants du couple ont en effet pris fait et cause pour leur père, et leurs témoignages ont pesé lourd lors du premier procès.
Les deux s?urs de la disparue sont pourtant convaincues de la culpabilité de leur beau-frère. Elles affirment  "Oui, son couple allait mal. Oui, elle voulait divorcer. Mais jamais, jamais, elle n'aurait abandonné ses enfants."

Un procès atypique
Pour un magistrat qui a souhaité garder l'anonymat, cette affaire est atypique : "Ce n'est pas tous les jours qu'un professeur de droit est accusé d'avoir tué sa femme. Atypique aussi par l'acharnement qu'a mis Viguier pour retarder sa comparution devant la justice en multipliant les recours." Jusqu'au 19 mars, la cour d'assises du Tarn à Albi va réexaminer le dossier. 250 heures d'écoute, jamais retranscrites, vont peut-être apporter des éléments nouveaux. Quelque 56 témoins et 12 experts vont déposer à ce procès qui promet d'être passionnant.
MPP (www.lepetitjournal.com) mardi 2 mars 2010

En savoir plus: La Dépêche : Jacques Viguier jugé en appel



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