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PRATIQUE – Les élections, comment ça marche ?

Cinq scrutins à la fois, des candidats par centaines, des numéros à en perdre la raison : le 3 octobre, pour exercer leur devoir de citoyen, les électeurs devront affronter un véritable parcours du combattant. N'ayez pas peur, le PetitJournal.com est là pour vous aider à vous y retrouver. Suivez-le guide !

Deux chiffres pour le président et pour le gouverneur, trois pour le sénateur, quatre pour le député fédéral, cinq pour celui de l'Etat? Pas besoin de calculatrice, mais au moment de se retrouver en face de l'urne électronique, à moins d'avoir une mémoire d'éléphant, mieux vaut être muni d'un pense-bête. Pour voter, il suffit de taper le code du candidat de son choix. Son visage apparaît, on valide, et c'est dans la boîte ! Ce n'est pas pour rien que les rues sont remplies de panneaux avec les numéros des candidats écrits en grand, "surveillés" par des pauvres diables payés tout juste 20R$ la journée.  Le 3 octobre, les électeurs devront retenir six numéros en tout, pour participer à cinq scrutins? Vous suivez toujours ? Rien de tel qu'un petit tour d'horizon des mandats renouvelés ce dimanche pour s'éclaircir les idées.

Président de la République
On commence par le plus facile. Le président est élu comme en France, au scrutin majoritaire, à deux

tours si aucun candidat ne l'obtient avec plus de la moitié des voix. Un détail qui peut sembler anodin, mais qui prend toute sa valeur quand on sait que certains sondages donnent à Dilma Roussef un score flirtant avec les 50%. Le 3 octobre, ils seront 9 à briguer la succession de Lula. Et comme aux Etats-Unis, ils se présentent aux côtés de leurs candidats à la vice-présidence.

Gouverneur
Là non plus, pas de mystère. C'est comme pour le président, mais seulement à l'échelle de l'Etat. Le gouverneur est le chef de l'exécutif au niveau local. En tout, il y a 6 candidats à Rio et 9 à São Paulo.

Sénateur
Attention, ça se corse? Cette année, il faudra choisir deux sénateurs, alors qu'en 2006, il n'y en avait qu'un seul. Chaque Etat brésilien dispose de trois sièges quelle que soit sa population. Bien plus importants qu'en France, les sénateurs brésiliens s'apparentent à leurs homologues américains : ils sont la voix de leur Etat au sein de l'Union. Les mandats durent huit ans et sont renouvelés tous les quatre ans, soit aux deux tiers, soit au tiers. Ça change d'une élection sur l'autre.  Cette année, c'est aux deux tiers, c'est pourquoi il faut voter deux fois, pour deux candidats différents. Pas question d'avoir un premier et un second choix, en indiquant sa préférence pour l'un ou l'autre. Les deux votes ont le même poids. Au final, les deux voix de chaque électeur sont comptabilisées et les deux candidats ayant obtenu le meilleur score se retrouvent au Sénat. Ils sont onze à Rio et dix-huit à São Paulo à briguer l'un des deux mandats renouvelés cette année dans chaque Etat.

Député fédéral
Cette fois, on passe au scrutin proportionnel. Pas de circonscription comme en France : tout le monde se présente de façon individuelle devant l'ensemble des électeurs de son Etat. Les députés fédéraux, au nombre de 513, sont des acteurs essentiels du pouvoir législatif, mais contrairement à la France, ils ont moins d'influence que les sénateurs. A Rio, il y a 928 candidats pour 46 sièges et à São Paulo, pas moins de1276 pour 70 sièges !

Comme si ce n'était pas assez compliqué de s'y retrouver avec autant de postulants en lice, il faut aussi prendre en compte le nombre de voix obtenu par chaque parti. Pour avoir droit à des sièges au parlement, un parti doit obligatoirement atteindre un seuil nommé "quotient électoral". Pour connaître ce seuil fatidique, il "suffit" de diviser le nombre d'électeurs par le nombre de sièges à pourvoir dans l'Etat. Ensuite, il faut calculer le "quotient du parti" (en portugais, quociente partidario), qui détermine combien de sièges seront attribués à chaque formation politique ayant franchi la barre du quotient électoral. De ce fait, certains candidats ont beau obtenir plus de votes que d'autres, ils ne sont pas sûrs d'obtenir un siège si leur parti ne pèse pas le poids nécessaire. Un vrai casse-tête !

Député d'Etat
Pour finir, un scrutin qui ressemble aux élections régionales françaises. Comme les conseillers régionaux, les députés d'Etat sont eux aussi élus à la proportionnelle (avec les mêmes quotients liés aux partis que pour les députés fédéraux) et siègent à l'assemblée législative de leur Etat. La seule différence majeure, c'est qu'il n'y a pas de liste électorale pour chaque parti. Comme pour les députés fédéraux, chacun se présente individuellement. On retrouve donc encore une fois une foule de candidats ! Pas moins de 1848 à Rio, alors que l'assemblée ne compte que 70 sièges ! A São Paulo, ils sont 1976 pour 94 sièges.

Au Brésil, pour voter en connaissance de cause, mieux vaut être bien calé en droit constitutionnel !

Louis GENOT (www.lepetitjournal.com - Brésil) vendredi 1er octobre 2010

Cinq scrutins à la fois, des candidats par centaines, des numéros à en perdre la raison : le 3 octobre, pour exercer leur devoir de citoyen, les électeurs devront affronter un véritable parcours du combattant. N'ayez pas peur, le Petit Journal est là pour vous aider à vous y retrouver. Suivez-le guide !
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