

Face à une gauche déconfite, le leader de la LCR Olivier Besancenot reprend le créneau social laissé vacant. Sans-abri, cheminots ou fonctionnaires, le facteur de Neuilly s'affiche aux côtés des nonistes et souhaite créer un nouveau parti
Olivier Besancenot n'hésite pas à descendre dans la rue pour manifester auprès des Français (Photo AFP)
A bicyclette, Olivier Besancenot rêve de la révolution. Adepte du Che, le porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire profite ces temps-ci d'un certain abandon des socialistes face au gouvernement pour se rappeler au bon souvenir des militants de gauche et de l'extrême. Quand Julien Dray, proche de Ségolène Royal est invité sur les plateaux télés, c'est pour parler de son livre Règlements de comptes. Quand Olivier Besancenot répond à l'invitation des médias, c'est pour évoquer les inégalités sociales, le mal-logement, le problème des retraites, la manifestation des fonctionnaires ou sa volonté de créer un nouveau parti. Avec le vide à gauche, toute la lumière se porte donc désormais sur Olivier Besancenot, facteur à Neuilly-sur-Seine qui rêve d'un autre monde.
A 33 ans, jeune papa d'un petit garçon, Besancenot a déjà un long passé de militant derrière lui. SOS Racisme, les Jeunesses Communistes Révolutionnaires et enfin la LCR, ce Parisien de naissance a toujours penché à gauche. Alors qu'il était encore étudiant, Besancenot a monté une section CGT dans le supermarché où il travaillait. Syndiqué depuis 1997 à Sud PTT, il n'a pas hésité à quitter au printemps dernier son vélo, sa sacoche et sa casquette pour se consacrer entièrement à la campagne présidentielle. Ses thèmes phares sont la redistribution des richesses et la dénonciation des profits réalisés par les entreprises. Sur sa liste de soutien figurent notamment Ken Loach, le réalisateur britannique palmé en 2006 pour Le vent se lève, et le rappeur Joey Starr.
4,8% des Français votent pour lui en 2007
Sympathique, proche des préoccupations de la France d'en bas et plus populaire que son parti, il réalise une campagne 2007 sur le thème : "Nos vies valent plus que leurs profits". Résultat, 1.498.581 Français, soit 4,08% des électeurs, lui ont accordé leur voix. Soit 100.000 de plus par rapport à l'élection de 2002, où il a souffert de son manque d'expérience (seulement 28 ans) et de médiatisation.
Aujourd'hui, ce licencié d'histoire entraîne la gauche dans son sillage. Car il estime que "quand la gauche court après la droite, elle perd."Alors Besancenot impose son style : des vraies idées de gauche, un discours tranchant et sans concession, aussi bien avec la droite qu'avec la gauche. Les éléphants du PS se font plus que discrets, le créneau est à prendre. Et Besancenot s'y engouffre avec joie.
Enfin il a le champ libre. Enfin son mouvement est popularisé. Enfin on le prend au sérieux. Enfin il n'est plus considéré comme un simple facteur idéaliste. Et ça, c'est déjà en soi une petite révolution.
Marie VARNIEU. (www.lepetitjournal.com) lundi 26 novembre 2007
En savoir plus :
A la Mutualité, Besancenot appelle à la résistance sociale et à un nouveau parti
Site officiel de la LCR http://www.lcr-rouge.org/


































