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PORTRAIT- La lutte finale d’Arlette Laguiller

Celle qui a été la première femme à se présenter à l'élection présidentielle en 1974 tente sa sixième et dernière chance cette année. Arlette Laguiller incarne la lutte des classes et se bat pour les travailleurs, travailleuses depuis plus de 3O ans

Le temps qui passe n'a pas de prise sur les combats d'Arlette Laguiller (photo AFP)


"Quand Arlette chante, on sent du vrai amour, quand les autres font de faux discours"scandait Alain Souchon en 1993. Il trouvait ça gentil et beau, ce qui n'avait pas forcément déplu à celle qui occupe depuis plus de 30 ans le paysage de l'extrême-gauche. Aujourd'hui, Arlette Laguiller mène à 67 ans sa sixième et dernière campagne électorale car elle veut laisser la place aux jeunes.
Membre actif et porte-parole du parti de Lutte Ouvrière, elle a été la première femme à se présenter à l'élection présidentielle. C'était en 1974, elle avait 34 ans.
Incarnant la parole des "travailleurs, travailleuses"français, la dactylo du Crédit Lyonnais a passé sa vie à battre le pavé des manifs en quête de justice sociale. Elle a aussi siégé au Parlement Européen comme députée de 1999 à 2004.
Personnage incontournable d'un parti minoritaire, elle a su monter en grades par la force de persuasion et son caractère. Issue d'une famille modeste de Seine-Saint-Denis, elle tient d'un père anarchiste son esprit militant. Très vite ses idées trotskistes l'ont conduite vers le parti de Force Ouvrière avant de participer à la création de LO. Le diable pour elle c'est le patronat qui spolie les ouvriers.

Persistance
Elle sait en effet ce dont les travailleurs sont capables puisqu'elle travaille depuis qu'elle a 16 ans et a toujours mené de front son travail et ses actions syndicales. Même sa retraite en 2000 n'a pas arrêté la carrière politique d'Arlette Laguiller. Sa persistance et sa persévérance lui ont valu de dépasser les 5% en 1995 et en 2002.
Femme de conviction, elle soutient les mouvements de grève sous sa bannière rouge à travers la France pour lutter contre le capitalisme son ennemi de toujours. Malgré une baisse grandissante du pouvoir syndical, elle continue de se démener pour ses idéaux qui évoluent avec la société et incluent désormais des combats pour les salaires, l'emploi et le logement.
Quarante ans aux services de la révolution n'ont jamais entamé sa détermination. Parce qu'il fallait consacrer toute son énergie à l'espoir du grand soir, elle n'a pas voulu avoir d'enfant. Peu médiatisée, elle n'a jamais mis en avant sa vie privée ou sa féminité.
"Les belles idées passent comme les starlettes, Et, dans l'impasse, il nous reste Arlette"concluait Souchon.
JJ &BR (www.lepetitjournal.com ) 12 avril 2007


Pour en savoir plus :
-le site officiel de la candidate 
-le site de Lutte Ouvrière 

 
Retrouvez notre dossier spécial Présidentielle 

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