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POLITIQUE - Villepin social veut qu’on dise "oui à la France"

Dominique de Villepin était hier soir sur France2, attendu au tournant en cette rentrée sociale très chargée. Répondant àceux qui le disent sourd aux revendications des Français, le Premier ministre s'est placédu côtédu social, tout en usant des belles envolées dont il a le secret

Pour Arlette Chabot, le Premier ministre était l'homme incontournable de la rentrée. (Photo : AFP)

Dominique de Villepin a eu les honneurs hier soir de la nouvelle émission politique de France2, "Le droit de juger", présentée par Arlette Chabot. Cette dernière a expliqué "Il était naturel d'inviter le Premier ministre pour cette première émission, car c'est lui que l'on a envie d'entendre au moment de la rentrée".
On a presque envie de rajouter "rentrée sociale chargée". Deux jours après la journée de mobilisation qui a vu descendre dans la rue un million de personnes et alors que le conflit liéàla SNCM se sclérose, cette intervention de Villepin était en effet attendue au tournant.
Sans surprise, le Premier ministre s'est voulu porteur d'un message très social, qu'il a opposéaux critiques de ceux qui lui reprochent de ne pas écouter les Français. En se défendant de vouloir toucher au modèle social hexagonal, Dominique de Villepin a défendu son bilan pour l'emploi (chômage sous la barre des 10%). Il s'est dit ouvert à"des discussions franches"avec les syndicats pour réfléchir à"la réduction des inégalités"dans le monde du travail, ainsi qu'àl'amélioration du pouvoir d'achat.
Fermetédans l'affaire de la SNCM
L'hôte de Matignon a envisagéàl'antenne quelques mesures concrètes, notamment la création d'un "ticket transport"pour les employés dont les dépenses en la matière "se sont considérablement accrues". Mais son point fort a été, comme souvent, les grandes envolées lyriques : que les Français puissent "dire oui àla France"et que les différentes France se rassemblent "si nous voulons gagner".
Concernant la SNCM, sujet chaud s'il en est, Dominique de Villepin s'est montréferme. Alors que le conflit se sclérose autour de la sociétémaritime jusqu'ici publique qui relie la Corse au continent, il a martelé: "il n'y a pas d'autre solution que celle que nous proposons". Il a de nouveau insistésur l'absence de licenciements secs dans le plan de privatisation et s'est même montrémenaçant en affirmant que si les syndicats s'obstinaient dans leur refus, "ce serait le dépôt de bilan".
"Le droit de juger"a également donnéles coudées franches au Premier ministre pour taper sur ses adversaires, dans l'opposition comme dans son propre camp. Nicolas Sarkozy a ainsi eu droit àune remarque piquante : "On peut difficilement déclarer sa candidature àl'Elysée et rester dans un gouvernement qui s'est fixépour mission jusqu'au dernier jour de servir les Français", a assuréle chef du gouvernement. Dominique de Villepin a ensuite étéinvitéàrépondre àFrançois Hollande (en direct depuis Montpellier) et s'est assez bien tiréde ses questions sur l'ISF ou la Sécuritésociale. Le premier secrétaire du PS a fustigéen fin d'émission le "verbalisme"du Premier ministre.
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 7 octobre 2005

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