Après le Sénat, c'est au tour de l'Assemblée Nationale de se faire montrer du doigt pour sa gestion financière. L'audit de la Cour des Comptes, commandé par Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale et que le Journal du Dimanche a publié, révèle que le budget du palais Bourbon a augmenté de 47% en 10 ans -10 points de plus que celui de l'Etat et 30 points de plus que l'inflation sur la même période!
Outre les travaux des immeubles rue St Dominique et rue de l'université, deux fois plus élevés que prévus, c'est l'administration globale de l'institution qui est remise en cause.
Des salaires faramineux, des gaspillages absurdes
Ainsi, les fonctionnaires de l'Assemblée, dont la rémunération représente 25% du budget, sont les mieux payés d'Europe. En effet, la Chambre des Communes Britanniques dépense 15% pour ses fonctionnaires et le Bundestag allemand seulement 12%. De plus, les salaires sont supérieurs de 75% à 150% à ceux de la fonction publique avec un salaire annuel de 213.000 euros pour les 24 plus hauts fonctionnaires, ce qui est «particulièrement élevé compte tenu des avantages matériels et sociaux». Les charges parlementaires des députés, qui couvrent les indemnités des élus, les frais de représentations, de secrétariat et les salaires des collaborateurs ont tous été en forte augmentation ces dernières années avec notamment une hausse de 20% du budget voyages.
Budget stable en 2009
Les sages de la Cour des Comptes ont également souligné les nombreux gaspillages des différents services de l'Assemblée, à l'instar de la dizaine de comptes bancaires inutiles, d'un service des achats n'ayant pas une «une compétence éprouvée d'acheteurs» et ayant dépensé 1 million d'euros pour rien, ou encore d'un service de la paie sans logiciel de gestion fonctionnel après pourtant un investissement de 4.3 millions d'euros.
A l'écoute de ce rapport, Bernard Accoyer veut «donner l'exemple» en refusant la hausse prévue du budget, qui restera donc stable en 2009. Un premier pas vers une responsabilisation financière des institutions étatiques trop souvent figées dans leurs privilèges et qui devraient s'ancrer, beaucoup plus, dans une réalité économique vacillante.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mardi 4 novembre 2008
Article du Journal du Dimanche








































