Avec la montée en puissance de l'apprentissage en ligne et les nouvelles formes de mobilité, l'enseignement pour les Français expatriés se transforme. Face aux défis liés à l'accès aux lycées français à l'étranger, de nombreuses solutions numériques ont vu le jour pour offrir un apprentissage adapté aux besoins des expatriés et des francophones.
L’enseignement à distance pour les expatriés : une réponse à l’évolution des besoins
L’accès à un enseignement français, qu’il soit complémentaire ou complet, est devenu plus accessible grâce aux plateformes en ligne. Le CNED (Centre national d'enseignement à distance) est à la pointe de cette offre, avec plus de 20 000 inscrits à travers le monde, et propose des solutions pour que les enfants d’expatriés continuent à entretenir leur pratique de la langue française et à suivre le programme scolaire français. À ses côtés, d’autres plateformes comme Globeducate et Cours académiques de France ont développé des programmes adaptés aux jeunes francophones à l'étranger.
Le Lycée Français en Ligne : une alternative pour les expatriés
Fondé par Valérie Sistac et Hélène Clamens, le Lycée Français en Ligne (LyFEL) a fait sa première rentrée cette année. « Aujourd’hui, on ne s’expatrie plus comme on le faisait il y a quinze ans. On ne le fait plus à l’ombre d’un lycée français », affirme Sistac, en expliquant que le besoin d’éducation française s’est intensifié au sein d’une population expatriée qui ne réside plus uniquement dans les grandes capitales.
L’ambition du LyFEL est d’aider les élèves à préparer un éventuel retour en France, notamment en les formant aux méthodes du système scolaire français, comme le commentaire composé ou la dissertation, souvent moins présents dans d’autres systèmes éducatifs.
Les associations FLAM : un réseau dynamique pour l'enseignement complémentaire
Rachèle De Méo, directrice de l’association FLAM à San Diego, a lancé cette structure en 2019 pour offrir un enseignement du français aux enfants expatriés. Avec une équipe de professeurs issus des quatre coins du monde, les cours en ligne sont devenus une véritable alternative, notamment pour les familles résidant dans des villes sans lycée français. « La première année d’enseignement en ligne, c’est la plus difficile, il faut se serrer les coudes », souligne De Méo, qui met en avant l’importance de la formation et de l’accompagnement pour réussir le passage au distanciel.
FLAM San Diego adapte aussi ses cours pour les besoins spécifiques de sa communauté. Par exemple, elle a récemment introduit un cours de français langue étrangère (FLE) en ligne pour les conjoints non francophones des expatriés.
Vers un équilibre entre présentiel et distanciel
Grâce à des classes réduites, la FLAM peut offrir un accompagnement personnalisé, tout en maintenant des pratiques pédagogiques dynamiques. « Les professeurs font beaucoup d’activités physiques », explique Rachèle De Méo, qui insiste sur la nécessité d’intégrer des mouvements pour éviter la passivité devant l’écran, surtout pour les jeunes enfants.
L’enseignement à distance, jadis un recours temporaire, s’ancre désormais durablement dans les mœurs éducatives des expatriés. À l’image du monde de l’entreprise, l’éducation se penche de plus en plus sur le bon équilibre entre le présentiel et le distanciel, afin de répondre aux nouveaux besoins des familles expatriées dans un monde en constante évolution.