Paul Néaoutyine, chef de file de l'UNI-Palika (Union nationale pour l'indépendance), a réclamé lundi une campagne équilibrée entre le "oui" et le "non" pour le référendum sur l'indépendance en Nouvelle-Calédonie, lors d'un entretien avec le Premier ministre à Matignon.
Le président de la province nord, qui avait sollicité ce rendez-vous, a évoqué avec Edouard Philippe l'organisation de la campagne pour le référendum du 4 novembre, au cours duquel les électeurs devront dire s'ils veulent "que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante".
"Moi je prônerai avec le FLNKS le "oui", d'autres prôneront le "non". "Ils sont déjà en campagne, nous on n'a pas encore commencé", a-t-il indiqué à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre.
"Le principe est que l'électeur soit suffisamment éclairé et informé de ce qui va avec le oui et le non. Il s'agit de s'entendre sur l'information qui doit être donnée aux citoyens de la Nouvelle-Calédonie pour ce qui concerne chacune des deux options, et notamment l'option oui. Parce que la plupart des choses qui sont dites portent sur le non", a-t-il expliqué. "Ce qui passe dans les médias est très largement déséquilibré entre les deux options", a-t-il estimé, tout en reconnaissant que "la communication faite par le Haut-commissariat et l'Etat (...) est, elle, équilibrée".
Il a regretté qu'on "déblatère déjà pas mal sur le oui qui va appauvrir, avec l'exemple du Vanuatu. On va chercher des cas de décolonisation qui n'ont rien à voir avec la décolonisation dans laquelle on est, puisque c'est la seule qui est partenariale et se fait dans un accord politique. Il n'y a pas de modèle ailleurs".
"Le chef de l'Etat a dit qu'il ne participerait pas à ça, il sera là pour la préparation de la consultation, l'officialisation des résultats de la consultation et il sera là pour qu'on trouve les moyens de se parler dans le cadre du oui ou du non", a ajouté M. Néaoutyine.