Édition internationale

MUSIQUE - Des artistes congolais interdits de production à l’étranger

Les cinq dernières années ont été noires pour la musique congolaise. La situation politique qui prévaut au Congo Kinshasa affecte les activités des artistes congolais se produisant normalement en Europe. Depuis, l'Afrique du Sud est devenue un eldorado pour les producteurs de musique congolaise. Mais le style obscène actuellement adopté par la plupart des artistes congolais ne fait pas l'unanimité

 

(Crédit photo: Christian Eger Taty)


Les artistes congolais taxés de traitres à l'étranger
Quand en Europe les artistes congolais ont été menacés, la raison n'était autre que politique. Au lieu d'une musique engagée, on assiste à une dépravation de m?urs qui se ressent dans les paroles, dans un pays qui recherche encore une stabilité socio-économique.

Puisqu'il n'est pas facile pour la diaspora de dénoncer tous ces débordements, la solution est simple : boycotter les productions à l'étranger par tous les moyens, et l'Afrique du Sud n'est pas en reste. Voici déjà quatre mois qu'en Afrique du Sud, les Congolais s'opposent farouchement à toute tentative de production des artistes congolais. La dernière star à se produire a été Tshala Muana le 27 mars 2011 à Johannesburg. Le producteur a été obligé de louer l'amabilité des Congolais pour que cette production se fasse sans heurts. Le spectacle a malheureusement connu un faible succès, le public craignant les violences. Evidemment les mesures de boycott sont toujours brutales : enlèvement des musiciens, voire violence physique. Cette décision n'a pourtant rien à voir avec les autorités congolaises. Ce sont les communautés congolaises installées en dehors du Congo qui se sont mobilisées afin de faire front devant ce qu'ils appellent ?distraction politique?.

Des gangs organisés pour veiller au gâteau
Tout est mis en place pour faire tourner la machine sans faille. Des gangs composés de Congolais veillent au respect de la ?loi?. A Johannesburg, ce sont les fourmis rouges et les enfants de Bagdad qui coordonnent. En France, par exemple on parle des Zulus et des News Jacks. A la moindre incartade, ces groupes quelquefois armés de couteaux n'hésitent pas à intervenir.

Plusieurs artistes ont perdu leurs contrats signés auprès de producteurs en début d'année en Afrique du Sud. C'est le cas de Joe Kizy, qui est attendu à Johannesburg pour une série de spectacle à partir du 30 juin.

Orline Nanette - http://www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html - Vendredi 15 avril 2011

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