Édition internationale

MUSIQUE CLASSIQUE - La Dolce vita de Cecilia Bartoli

Toutes les apparitions de Cecilia Bartoli sont des événements et sa discographie connaît un succès exceptionnel. La divine revient avec Opera proibita, un voyage dans la Rome du XVIIIe siècle oùl'opéra était interdit et les femmes tenues àl'écart de la scène

En concert le 11 décembre àParis.

Cecilia Bartoli est un phénomène unique. Non contente d'être LA mezzo-soprano phare de notre époque, elle parvient, sans rien concéder àla facilité, àdynamiser de façon spectaculaire les ventes d'albums de musique classique, hélas habituellement rachitiques.
En 1999, son Vivaldi Album a rencontréun succès sans commune mesure. L'enregistrement mettait en lumière des aspects méconnus du compositeur. Le même principe a étéensuite appliquéau répertoire de Gluck avec le Gluck Italian Arias. À chaque fois, la composition du disque a fait l'objet d'un travail de recherche pointilleux, permettant d'exhumer des partitions oubliées.
Épaulée par le musicologue Claudio Osele, Cécilia Bartoli réalise donc le tour de force d'allier réussite commerciale et audace. Ainsi, elle a combattu les idées reçues et s'est lancée, en 2000, dans une réhabilitation éclatante du mal-aiméSalieri.
Oratorios

On se demandait donc oùla curiositéde la dame allait nous conduire? Nous savons maintenant que la belle Romaine fait un tour sur ses terres d'origine.

La pochette bleue d'Opera proibita est éloquente. Elle met en image la chanteuse dans la fontaine de Trevi, comme autrefois Anita Ekberg dans la Dolce vita de Fellini. Voilàun raccourci saisissant sur la nature de la ville éternelle. Pourtant, au début du XVIIIe siècle, les représentations d'opéra ont étébannies de la citépar la morale catholique de Clément XI.
Mais on ne chasse pas si facilement la musique. Soutenus par quelques puissants cardinaux, Handel, Scarlatti ou Caldara ont alors détournél'interdit en composant des oratorios, d'apparence plus conformes, et joués dans les palais privés par des castrats.
C'est de ces bijoux enfouis que se pare et s'empare avec sa splendeur coutumière Cécilia Bartoli, attendue le 11 décembre au Théâtre des Champs-Élysées àParis.
Jean Marc Jacob. (LPJ) 8 décembre 2005

En savoir plus
Lire une critique de Télérama
http://musique.telerama.fr/edito.asp?art_airs=M0509261213591%20&srub=2&lettre2=C
L'interview du Monde : Cecilia Bartoli, une diva sur le terrain des hommes
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-693718,0.html

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