Durant quatre jours, producteurs, réalisateurs, acteurs et spectateurs se sont retrouvés au Quartier latin pour célébrer la création sérielle mondiale. Entre partenariats stratégiques, rencontres inspirantes et projections marquantes, Montréal Séries s’affirme comme un rendez-vous incontournable pour la Francophonie et au-delà.


Une fréquentation en nette hausse
Dès l’ouverture avec Kaboul, coproduction rassemblant onze pays européens, le ton était donné : Montréal Séries veut frapper fort. Cette mini-série dramatique sur la chute de Kaboul en 2021 a marqué les esprits et lancé les débats. Pour les organisateurs, la réussite est indéniable : la fréquentation a doublé par rapport à la première édition, confirmant la place du festival dans le paysage culturel montréalais.
L’équipe souligne la diversité du public, composé autant de professionnels que de simples curieux. Les masterclasses et séances de questions-réponses avec les créateurs ont donné une dimension plus intime à l’événement. « On a senti que le public avait vraiment envie d’échanger, ça a créé une belle complicité. » confie Brigitte Janson, co-fondatrice et directrice du festival.
Des choix artistiques assumés
Le festival a osé une programmation audacieuse, entre fictions historiques et productions contemporaines. La série polonaise Lady Love, projetée en soirée à 22h, a suscité autant de débats que d’enthousiasme. De son côté, la série espagnole Céleste, ancrée dans le présent, a séduit par son audace narrative et son traitement de thèmes sociaux contemporains.
Pour les organisateurs, il était essentiel que la programmation reflète les enjeux actuels tout en donnant la parole à des talents émergents. « Un festival doit être le miroir de son époque », souligne Christophe, insistant sur l’importance de « trouver des pépites » à chaque édition. Tâche qui revient à Brigitte Janson qui s'en acquitte de manière remarquable.

Le Prix du public décerné à Kaboul
Symbole de l’attachement des spectateurs au festival, le Prix du public a été attribué à Kaboul, une mini-série dramatique en six épisodes qui plonge au cœur des événements d’août 2021, lors du retrait des troupes américaines et de la chute de la capitale afghane aux mains des talibans. La série suit, dans un climat de chaos et de peur, les efforts désespérés de civils, diplomates et militaires pour fuir la ville, sous la menace constante d’attentats de l’État islamique.
Véritable fresque internationale, Kaboul est une coproduction européenne réunissant la France, la Belgique, la Grèce, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Norvège. Réalisée par Kasia Adamik et Olga Chajdas, elle est portée par un casting solide incluant Jonathan Zaccaï, Eric Dane, Shervin Alenabi, Gianmarco Saurino, Darina Al Joundi et Jeanne Goursaud, sur un scénario signé Olivier Demangel, Thomas Finkielkraut et Joé Lavy.
Pour les organisateurs, voir le public distinguer cette série produite par France Télévisions / Mediawan Rights est une fierté. « C’est un choix fort, qui montre que le public de Montréal Series veut être confronté à des récits exigeants, ancrés dans l’actualité internationale », ont-ils souligné en clôture de festival.
Un dialogue inédit avec Canneseries
L’un des moments les plus forts de cette deuxième édition fut l’entretien mené par Marie Grégoire, PDG de la BAnQ, avec Benoît Louvet, directeur de Canneseries. Cette conversation a permis de croiser l’expérience d’une grande institution culturelle québécoise et celle d’un festival européen de référence. Louvet n’a pas hésité à livrer ses conseils, rappelant les défis de ses débuts à Cannes et la nécessité de « s’entourer des bonnes personnes » pour faire grandir un festival.
Au-delà de l’échange, c’est une véritable complicité qui s’est dessinée. « Non seulement le partenariat va continuer, mais nous sommes devenus amis », a confié Louvet, saluant la démarche de Montréal Séries
Cette relation ouvre la voie à des synergies inédites : la série lauréate de Cannes pourrait être présentée en ouverture ou en clôture à Montréal, renforçant la visibilité internationale de l’événement tout en affirmant sa place dans le réseau des grands festivals.
Les défis d’une jeune manifestation
Malgré ces succès, tout n’a pas été simple. Le remplissage de certaines séances a parfois été plus difficile, et les organisateurs reconnaissent qu’il faudra affiner la stratégie de programmation et de communication. « Peut-être a-t-on a trop concentré sur la soirée d’ouverture et laissé filer certains jours », analyse Christophe
L’équipe souhaite désormais mieux répartir les temps forts afin de maintenir la dynamique sur l’ensemble du festival et de consolider son identité auprès du public comme des professionnels.
Une fenêtre ouverte sur l’avenir
Avec ses salles pleines, ses invités venus d’Europe et d’Amérique du Nord et son ancrage dans le Quartier latin, Montréal Séries s’installe progressivement dans le paysage culturel. La prochaine édition pourrait encore élargir son horizon, avec l’organisation d’événements hors festival et la volonté de s’arrimer davantage à la Francophonie.
Reste une question : Montréal Séries réussira-t-il à se tailler une place durable parmi les grands festivals internationaux tout en gardant son esprit convivial et audacieux ? L’avenir le dira.
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