Lors de la clôture de Montréal Séries, dans l’auditorium de la Grande Bibliothèque, où la série Monmartre était dévoilée en première mondiale, Louis Choquette a livré avec franchise et humour les coulisses de son œuvre lors d’un échange nourri avec le public. Des choix scénaristiques aux défis logistiques, le réalisateur a montré combien cette fresque contemporaine incarne l’ambition des séries internationales appelées à voyager bien au-delà du Québec.


Une fresque ambitieuse et actuelle
Louis Choquette a présenté Montmartre comme une série en costumes qui, tout en s’inspirant du XIXᵉ siècle et de figures comme Sarah Bernhardt, cherche à résonner avec les préoccupations contemporaines. « Nous voulions interroger la place des femmes dans un monde d’hommes et montrer comment certains personnages parviennent à s’émanciper », a-t-il expliqué devant une salle attentive.
Entre rigueur et liberté créative
Le réalisateur a insisté sur le travail de documentation mené avec des historiens, mais aussi sur les libertés assumées. Ainsi, l’électricité, déjà présente à Paris à la fin du XIXᵉ siècle, a été amplifiée dans la série pour des raisons dramaturgiques. De même, certains costumes intègrent des matières modernes comme le jean, « pour créer un décalage et mieux parler aux spectateurs d’aujourd’hui »
Une anecdote a particulièrement marqué le public : en 1899, il y avait proportionnellement plus de voitures électriques à Paris qu’aujourd’hui. « Nous aurions pu éviter bien des problèmes si cette technologie n’avait pas été abandonnée au profit du moteur à essence, sous la pression des industries nord américaines », a rappelé Choquette, reliant son récit historique aux enjeux écologiques contemporains

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Les défis d’une production d’envergure
Louis Choquette a également évoqué les contraintes budgétaires et logistiques : 84 jours de tournage, dont certains en studio pour recréer Montmartre, et même une séquence sous-marine. « Nous avons dû réduire le nombre de décors, mais garder l’essentiel : le cabaret, véritable cœur de la série », a-t-il raconté. Malgré ces renoncements, l’appui de TF1 et l’enthousiasme de l’équipe ont permis de mener le projet à terme.

Un échange chaleureux avec le public
Le ton s’est fait plus léger lorsque le réalisateur a partagé des anecdotes de tournage, suscitant rires et applaudissements. Le public a particulièrement réagi aux thématiques sociales abordées dans la série, notamment autour de la famille et de l’identité. « Ce qui compte, c’est de créer un lien entre le passé et le présent », a résumé Choquette, visiblement ému par l’accueil reçu à Montréal Séries
Une série appelée à voyager
Diffusée prochainement sur TF1, Disney+ et TV5 Monde, Montmartre a déjà trouvé son public à Montréal. Cette rencontre avec Louis Choquette a confirmé la capacité du festival à offrir des moments de dialogue privilégiés entre créateurs et spectateurs.
Reste à savoir comment Montmartre, en mêlant rigueur historique, anecdotes surprenantes et modernité, sera reçue à l’international. Mais une chose est certaine : l’échange entre Louis Choquette et le public de Montréal Séries a marqué un temps fort de cette deuxième édition.
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