Historiquement le cœur intellectuel et culturel de Montréal, le Quartier Latin a connu des périodes de déclin et de renouveau. Aujourd’hui, face aux défis post-pandémiques, Priscilla Ananian s’emploie à relancer ce quartier emblématique. Comme vice-rectrice associée à la relance du Quartier latin, urbaniste de formation et professeure titulaire à l'UQAM, elle mise sur la collaboration et l’innovation pour répondre aux enjeux contemporains et bâtir un quartier vivant et inclusif.
L'identité première du quartier est le savoir
Le Quartier Latin, qui s’est formé à la fin du 19e siècle autour de l’Université Laval (future Université de Montréal), a été le foyer intellectuel de la ville jusqu’au déménagement de l’université sur le mont Royal dans les années 1940. Depuis, bien que l’implantation de l’UQAM en 1969 ait ravivé sa vocation éducative, le quartier fait face à des défis majeurs, notamment une baisse d'achalandage exacerbée par le télétravail et une augmentation des problématiques sociales telles que l'itinérance.
Une leader aux ambitions ancrées dans l’international
Priscilla Ananian a une carrière qui incarne l'internationalisme et l'apprentissage à travers les frontières. Après des études en architecture au Brésil, un doctorat en Belgique et un post doctorat en France, elle a mené des recherches et des projets au Brésil, en Belgique et au Québec. « Chaque pays où j'ai travaillé m'a appris quelque chose de précieux sur la façon de concilier urbanisme et vie communautaire », explique-t-elle. Ces expériences enrichissent son approche à Montréal, où elle vise à appliquer des pratiques globales adaptées aux réalités locales.
Priscilla Ananian, la visionnaire
Répondre aux défis du Quartier Latin
Le quartier doit surmonter une série de défis : la concentration des problèmes sociaux, la décrépitude de certains bâtiments historiques, et la difficulté d'équilibrer vie étudiante et résidences permanentes. Pour Ananian, la clé réside dans la collaboration et la mutualisation des ressources : « Il est crucial que l’UQAM et les autres institutions du quartier unissent leurs forces pour une vision commune et inclusive », souligne-t-elle.
Une approche inclusive et participative
Priscilla Ananian se distingue par sa capacité à rassembler. Son projet phare pour le Quartier Latin est de le transformer en « quartier apprenant », un concept inspiré par l'UNESCO, où l’apprentissage et le partage de savoir se font tout au long de la vie et dépassent les cadres institutionnels. « L'identité première du quartier est le savoir », rappelle-t-elle, en soulignant l'importance de créer des ponts entre les différentes communautés et institutions.
L'UQAM, moteur de la transformation
L’UQAM, avec ses pavillons, ses 35 000 étudiants et ses 5000 employés, joue un rôle central dans la vie du quartier. Pour Ananian, l’université doit être plus qu’un simple acteur éducatif : elle doit être un catalyseur de changement. « Nous avons la responsabilité de réimaginer notre rapport à la rue et à la communauté, pour que chacun se sente en sécurité et intégré », déclare-t-elle.
Redonner une vie au quartier
Le projet de relance de Priscilla Ananian intègre l'architecture, la sécurité et le développement durable. Elle travaille à rendre les façades plus ouvertes et accueillantes, à améliorer la sécurité et à inclure des initiatives qui encouragent la participation communautaire. « Les défis sont nombreux, mais je crois fermement en la résilience du Quartier Latin et de ses habitants et de tous ses usagers», conclut-elle.
Un avenir en construction
La relance du Quartier Latin est un défi complexe, mais Priscilla Ananian y voit une opportunité unique. Comment le quartier réussira-t-il à conjuguer histoire, modernité et inclusivité pour redevenir le cœur intellectuel de la ville ? La vision et l'expérience de Priscilla Ananian promettent de poser les fondations d'une renaissance attendue, un modèle pour les quartiers en quête de renouveau.