Édition internationale

Stéphane Martelly, l’art d’un dernier chant

Ce n’est pas un livre sur la mort, tout simplement, ni sur la disparition. Ce n’est pas un livre sur le deuil, ni sur l’étrangeté des choses. Mourir est beau de Stéphane Martelly, se lit comme un chant. Un chant qui parle de nous, du monde et de nos gestes humains. Gai, parfois bouleversant.

Stéphane Martelly Stéphane Martelly
Stéphane Martelly - Crédit photo : Valérie Gassien, 2024
Écrit par Marc Sony Ricot
Publié le 17 juin 2025

 

 

Il y a plusieurs façons de lire un poème. La lecture est une activité démocratique. Nous avons tous un rapport intime à la poésie. Certains lisent le matin, dans la fraîcheur de l’aube. D'autres, dans la journée, à l’ombre d’un érable quand l’été arrive. Le soir, dans le silence de la nuit, seuls, avec les mots, les rythmes, les métaphores qui donnent envient de réfléchir et de voir le monde autrement.

Le dernier livre de Stéphane Martelly, Mourir est beau (Éditions Le Noroît, 2025), se lit lentement. On peut sauter des pages, revenir en arrière, aller de l’avant. Ce qui est sûr, le rythme reste le même, un grand souffle traverse le poème. On apprécie ce chant venu de loin, ce chant sur la vie qui passe vite, comme une feuille morte. Une méditation sur la mort ?

 

 

Stéphane Martelly
Stéphane Martelly - Crédit photo : Valérie Gassien, 2024.

 

« Mourir est beau / Mourir est beau / si de cette mort je crée pays / et non pas un congé / non pas confirmation / de tous les petits riens / offerts / mis à ma discrétion […] »

C’est aussi un livre sur le corps. Après la mort, que deviennent nos corps ? Est-ce que le corps sait où réside sa fin ? Parfois métaphysique, on croit lire tout simplement un livre sur la mort, le corps, l’existence, l’amour. Mais il y a un aller-retour. Une sorte de recommencement éternel qui nous capte et donne du plaisir à feuilleter les pages.

Le livre est plein de vie, d’amour et de sensibilité. Il évoque la mort pour mieux parler de la vie : les morts de sa famille, les morts d’ici et d’ailleurs. Le poème est ouvert sur le monde dans sa démarche. C’est une quête : quête d’une vie, quête d’une mort, quête d’une humanité. C’est aussi un chant sur l’oubli.

Dans un style incisif, vivant, une langue inspirée, ce livre est une grande métaphore qui nous invite à réfléchir sur les thèmes qui le traversent, mais aussi à nous questionner sur la poésie elle-même. Qu’est-ce que la poésie, sinon espoir, amour, recueillement ?

Poétesse et professeure d’université, Stéphane Martelly est une écrivaine qui écrit pour « être à côté de la vie ». C’est-à-dire qu’elle regarde, contemple, et déambule dans le monde avec l’alphabet dans ses yeux. Un alphabet qui peut dessiner des rêves étranges et impossibles.

 

 

 

 

 

Couverture du livre Mourir est beau
Stéphane Martelly, Mourir est beau, Éditions du Noroît, Montréal, 2025, 128 p.

 

 

 

 

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