Édition internationale

Jules Faulkner Leroux, les saisons de la vie

Un recueil tendre et lucide, où l’ordinaire devient matière à questionner la vie, le temps, la mort. Jules Faulkner Leroux signe un livre discret et nécessaire

Jules Faulkner LerouxJules Faulkner Leroux
Jules Faulkner Leroux - Photo Cindy Boyce
Écrit par Marc Sony Ricot
Publié le 6 juillet 2025

 

Qui suis-je où vais-je (L’Interligne, 2024) de Jules Faulkner Leroux est un recueil d’une douzaine de nouvelles. Parfois touchantes, gaies, vivantes. On y rencontre des personnages du quotidien, des histoires sans éclat spectaculaire, mais chargées de sens, de mémoire, de tendresse humaine. Des histoires qui laissent une empreinte. Une pensée. Une émotion. Une manière de regarder la vie autrement.

Comment appréhender la vie ? Qui peut vraiment y arriver ? Est-ce qu’on va toujours quelque part ? L’auteur explore avec humour, gravité et une grande humanité notre manière d’être au monde. Il y a là des instants qui nous reconnectent à notre jeunesse, à notre regard d’avant, à ce que le temps efface. Un monde traversé d’injustices, mais aussi d’amitié, de chaleur humaine, d’amour.

Leroux partage sa vision du monde, ses souvenirs de famille, son enfance, sa tendresse. C’est aussi un livre sur les liens forts, les attachements sincères. Sur la force douce de l’amitié. Dès l’entame, on plonge dans l’enfance, dans l’école, l’institutrice, Denise. Puis la bande de Marc-O, Ric et Fred. Une des nouvelles les plus fortes. Elle porte en elle un grand souffle. Chaque page est une petite leçon, non pas de morale, mais de temps. Le temps qui passe, qui use, qui fait disparaître les histoires, les êtres. Le temps qui tue doucement. Et pourtant, malgré tout, il y a cette idée que quelque chose reste. L’amour. La tendresse du cœur.

On termine une nouvelle, on referme le livre, et on se demande : c’est quoi, la vie ? Voilà l’importance de ce recueil. Il nous laisse avec des questions. Il nous pousse à y revenir. Parce que la littérature, quand elle est vraie, a ce pouvoir : celui de nous interroger.

 

 

« Il y a dans ces pages une manière discrète de nommer ce qu’on n’ose plus dire : l’attachement, l’usure des jours, la peur de ne pas savoir où l’on va. »

 

Le style est simple, fluide, parfois drôle. Juste. On y retrouve Montréal, un écrivain refusé par les maisons d’édition, l’art de ranger la maison, de courir (on pense à Forrest Gump), et la technologie qui bouscule nos vies. Qui suis-je où vais-je nous emmène quelque part… et en même temps nulle part. Parce que la vie, parfois, c’est l’immobilité. La fuite. L’attente. L’incertitude.

On rit. On doute. On se pose des questions. On referme le livre. Et on y reviendra. Parce qu’il y a des nouvelles qui ne sont pas seulement saisissantes. Elles sont vraies. 

 

Couverture du livre Qui suis-je où vais-je

 

Jules Faulkner Leroux , Qui suis-je où vais-je, L’interligne, Ontario, 2024,112 p. 

 

Marc Sony Ricot
Publié le 6 juillet 2025, mis à jour le 6 juillet 2025
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