I Only Want You to Love Me : le pouvoir sous toutes ses formes au PAC
À Milan, le PAC consacre une grande rétrospective au duo italo-américain Lovett/Codagnone. Une plongée radicale dans les rapports de pouvoir, du politique à l’intime.


Du 4 juillet au 14 septembre 2025, le padiglione d’Arte Contemporanea (PAC) de Milan accueille I Only Want You to Love Me, première exposition anthologique consacrée au duo italo-américain Lovett-Codagnone. Formé en 1995 par l’Américain John Lovett et l’Italien Alessandro Codagnone, le tandem a marqué la scène contemporaine par une œuvre politique, provocatrice, et résolument performative.
Une œuvre à deux voix
La rétrospective, dédiée à la mémoire de Codagnone, disparu en 2019, retrace leur parcours à travers une sélection d’œuvres majeures : photographies, vidéos, installations, performances, affiches, ou encore néons inédits. En filigrane, un questionnement constant sur l’identité, les normes sociales et les mécanismes de pouvoir, qu’ils soient politiques, culturels ou intimes. La musique, le théâtre radical, la culture BDSM ou encore les subcultures queer irriguent une œuvre dense, souvent frontale et toujours engagée.
Le pouvoir en fil rouge
Dès la première salle, le ton est donné. Stripped (2006) présente un drapeau américain entièrement noir, vidant l’emblème de sa portée patriotique et remettant en cause les promesses non tenues du rêve américain. L’Amérique devient ici le théâtre d’une critique politique et sociale frontale. Cette réflexion sur le pouvoir se prolonge dans les salles suivantes : pouvoir de contrôle et d’enfermement dans une installation sonore traversée de barbelés (Truth is Born of the Times, not of Authority), pouvoir du regard et de la norme au travers des autoportraits BDSM dans des décors neutres (Greetings), ou encore pouvoir de l’amour comme forme d'assujettissement, comme le suggère le titre même de l’exposition.
Désirs et transgressions
L’exposition joue également sur la frontière entre public et privé, norme et dissidence. Dans Perfect Day, un serpent dévore un rat sur une ballade de Lou Reed, une parabole troublante sur la domination et la vulnérabilité. D’autres œuvres, comme I Didn’t Do It ou Walk in Silence, déplacent le discours sexuel dans l’espace institutionnel, questionnent ce qu’on peut, ou non, montrer dans l’art contemporain. Lovett et Codagnone renversent les rapport binaires entre force et faiblesse, masculin et féminin, en proposant un univers poétique, politique et dérangeant. Ils transforment chaque image en acte de résistance.
Informations pratiques4juil.14sept.
Du 4 juil. à 10:00
Jusqu'au 14 sept. à 19:00
Adresse
via Palestro, 14
MI
milano
Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 19 h 30 Le jeudi de 10 h à 22 h 30 Fermé le lundi






