Helmut Newton, dévoilé au-delà de sa légende au Palazzo Reale
Plus de 250 clichés reparcourent la riche carrière du grand photographe, offrant un nouveau regard sur son style et son côté provocateur. A voir au Palazzo Reale jusqu’au 25 juin 2023.


Plus de 250 clichés reparcourent la riche carrière du grand photographe, offrant un nouveau regard sur son style et son côté provocateur. A voir au Palazzo Reale jusqu’au 25 juin 2023.
Helmut Newton compte sans conteste parmi les photographes les plus connus de son époque, ayant marqué le grand public par son style et ses clichés devenus emblématiques. Pour autant, l’exposition “Helmut Newton. Legacy” au palazzo Reale et ses 250 photographies exposées, complétées de revues, documents et vidéos, dévoilent lep portrait inattendu d’un artiste légendaire.
La vaste rétrospective, organisés à l’occasion du centenaire de la naissance du photographe né à Berlin en 1920 (mort à Los Angeles en 2004) arrive enfin au Palazzo Reale, avec deux ans de retard sur le programme à cause de la pandémie.
Aux côtés des images les plus célèbres, l'exposition présente un corpus de clichés présentés pour la première fois en Italie qui révèlent des aspects moins connus de l'œuvre de Newton, avec un focus particulier sur les shootings de mode les moins conventionnels.

André Courrèges, Yves Saint Laurent et Karl Lagarfeld
Le long d'un parcours divisé en chapitres chronologiques, le visiteur peut parcourir toutes les phases et évolutions de la vie et de la carrière de Newton, des débuts aux dernières années de production. Helmut Neustädter est né à Berlin en 1920 dans une famille aisée d'origine juive et a rapidement manifesté son intérêt pour la photographie. Il commence sa formation à l'âge de 16 ans aux côtés de la célèbre photographe de mode Yva, mais quitte rapidement la ville pour échapper aux persécutions des juifs. Après quelques voyages au cours desquels il travaille comme photojournaliste, il ouvre un petit studio à Melbourne avec le soutien de sa future épouse, l'actrice June Brunell. En 1956, travaillant sous le nom anglicisé de Helmut Newton, il commence à collaborer avec Vogue Australie, Vogue Angleterre et avec Henry Talbot, dans leur studio commun à Melbourne.
Le photographe atteint son style inimitable à Paris dans les années 1960. Sa vision dynamique se manifeste, par exemple, dans une série de photographies des productions du styliste André Courrèges que Newton réalise pour le magazine britannique Queen en 1964, ou dans ses œuvres pour Vogue France et Elle France. A cette période, Newton développe d'intenses collaborations avec Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld à travers lesquelles il capte l'air du temps, marqué par la révolution sexuelle de la fin de la décennie, sans se limiter à la représentation du vêtement comme accessoire.

Un photographe anti-conventionnel
Au milieu des années soixante, il achète une maison près de Saint-Tropez sur la Côte d'Azur, lieu qui deviendra le décor d'innombrables prises de vue. L'intérêt pour le thème des sosies fait son chemin. Il commence à le développer par la duplication d'images et des combinaisons de mannequins et de modèles vivants. Les différentes commandes de magazines internationaux l'amènent à voyager à Venise, Londres, Milan, Rome, Montréal et Tunis. Dans les années 70, laissant les canons de la photographie de mode classique, il crée des images de plus en plus provocantes, renversant les décors et faisant appel à des modèles et des stylistes dans un façon non conventionnelle.
Des clichés captivants et trompe-l’œil
Newton élargit encore les possibilités créatives de ses prestations photographiques : en hélicoptère, sur une plage à Hawaï, dans des hôtels parisiens. A travers son travail, il teste les limites sociales et morales, venant les redéfinir. Ses modèles apparaissent élégants et érotiques, anarchiques et ludiques. Ces images captent et trompent l'œil, ce n'est qu'après un examen plus approfondi que l'on peut distinguer ce qui est réel de ce qui est une reconstruction ou une reconstitution de ses idées et observations. Son inspiration prend ses sources du surréalisme, des contes fantastiques d’Hoffmann ou encore des transformations vues dans le film Metropolis de Fritz Lang.
En 1981, il publie la série innovante "Naked and Dressed", qui apparaît dans les éditions italienne et française de Vogue, puis dans ses livres. Le nouveau concept visuel des diptyques consiste à faire poser les modèles nus et habillés les uns à côté des autres, racontant l'esprit culturel de l'époque – comme l'évolution du rôle des femmes dans la société occidentale. Parallèlement à ces images, il produit les premiers soi-disant "Big Nudes", à la fois pour le papier imprimé et en tirages grandeur nature.
À partir de 1987, Newton crée son propre magazine grand format, "Helmut Newton's Illustrated", composé de quatre numéros publiés à intervalles irréguliers. Dans les années 1990, le photographe adopte une approche encore plus innovante et avant-gardiste, travaillant à la fois pour des éditoriaux de mode et pour d'importantes commandes et campagnes publicitaires pour des créateurs tels que Chanel, Thierry Mugler, YSL, Wolford et des clients tels que Swarovski et Lavazza. A cette époque, les images de mode commencent à s'imposer sur le marché de l'art avec des citations « stellaires » à la lumière de la prise de conscience croissante de l'importance culturelle du genre.
Photo 1: Helmut Newton. Amica. Milan, 1982 © Helmut Newton Foundation
Informations pratiques24mars25juin
Du 24 mars à 10:00
Jusqu'au 25 juin à 19:00
Adresse
Piazza del Duomo, 12
MI
Milan






