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MICHAEL JACKSON – Qui a tué le roi de la pop ?



Le procès de Conrad Murray, docteur personnel de Michael Jackson, s'est ouvert mardi aux Etats-Unis. Deux ans après la mort du roi de la pop par injection d'un puissant anesthésiant, le mystère demeure sur les conditions de cette disparition. Négligence, suicide ou les deux ?

L'étoile de Michael Jackson sur Hollywood Boulevard (photo AFP)

Michael Jackson, 50 ans, est mort le 25 juin 2009 à 14h26. Plus de deux ans plus tard, le procès de son médecin personnel, Conrad Murray, s'est ouvert le 27 septembre. Le clan Jackson avait fait le déplacement pour l'occasion. Des centaines de fans du monde entier se sont également rassemblés devant le tribunal de Los Angeles. Quelques aficionados tirés au sort chaque jour ont la chance d'assister à l'audience du médecin accusé d'homicide involontaire.

Qui a injecté le propofol ?
Les causes de la mort du roi de la pop sont connues : une overdose de propofol, un puissant anesthésiant. Reste à savoir qui a injecté la dose mortelle. Selon l'accusation, Conrad Murray, qui risque quatre ans de prison, aurait administré au chanteur une dose trop importante de cette substance que ce dernier prenait régulièrement pour s'endormir. Il aurait ensuite laissé son patient tout seul et aurait appelé les secours trop tard. La défense du praticien âgé de 58 ans argue que l'interprète de Thriller se serait injecté seul le propofol, lors de l'absence du médecin. Si cette théorie venait à être privilégiée - le doute du jury suffit pour profiter à l'accusé -, une condamnation pour négligence pourrait tout de même être requise. Le médecin légiste, Dr Christopher Rogers, ayant autopsié le corps de la victime, avait ainsi déclaré : "En me basant sur la qualité des soins qu'il a reçu, je maintiens que c'est un homicide même si M. Jackson s'est administré tout seul le propofol. S'il y avait du propofol dans cette pièce, le médecin aurait du être préparé aux effets secondaires potentiels. Les soins prodigués ont été insuffisants. Plusieurs choses auraient pu être faites".

Panique et crèmes mystérieuses

Lors du deuxième jour du procès, deux témoins clés ont été entendus : Michael Amir Williams, l'assistant personnel de Michael Jackson, et Faheem Muhammad, son chef de la sécurité. Les deux hommes ont été parmi les premiers à arriver sur les lieux du drame. M. Williams a été contacté par le docteur Conrad Murray. Etant trop loin du domicile du chanteur, l'assistant avait demandé à un agent de sécurité, Alberto Alvarez, de se rendre immédiatement au chevet de la star. Les urgences n'avaient pas encore été contactées. Tout comme M. Williams, M. Muhammad, arrivé rapidement sur les lieux, a déclaré que le docteur "semblait très nerveux, il transpirait. Il était manifestement en train de faire un massage cardiaque" et a aussi demandé si quelqu'un dans la pièce "savait faire un massage cardiaque". Plus étrange, l'assistant du chanteur a expliqué avoir eu une conversation à l'hôpital de UCLA pendant laquelle Conrad Murray lui a demandé de le ramener chez Michael Jackson. "Il m'a dit: 'Il y a des crèmes chez Michael Jackson, qu'il n'aurait pas voulu que les gens voient. Il faudrait les récupérer'". Aucune information supplémentaire sur lesdites crèmes n'a été apportée.  

Un procès équitable ?
Outre les faits du 25 juin, la personnalité du docteur Murray sera également passée au crible pendant les prochains jours. Vénal, le médecin n'aurait que peu de scrupules envers ses patients. On évoque une somme mensuelle de 150.000 dollars pour ses services. Il aurait d'ailleurs exigé un salaire de 5 millions de dollars du promoteur AEG Live, la firme qui organisait la série de concerts d'adieu du chanteur. Les avocats du docteur Murray affirment qu'au contraire le médecin aurait essayé de sauver Michael Jackson de son addiction aux anesthésiants.

Montage de deux photos, l'une de Michael Jackson en vie le 24 juin 2009, l'autre de la dépouille du chanteur mort le 25 juin 2009 à l'hôpital, projetées le 27 septembre 2011 par le procureur à l'audience à Los Angeles (photo AFP)

Le premier jour du procès, a été présenté, outre une photo de la dépouille mortelle du roi de la pop, un enregistrement audio où le chanteur, six semaines avant son décès et visiblement drogué, peine à se faire comprendre. L'émotion était grande, dans la salle mais également dans le monde entier, lors de la diffusion de ces documents inédits. Le juge Michael Pastor, en charge de ce dossier, avait en effet souhaité que le procès soit intégralement filmé et retransmis à la télévision et sur internet. L'opinion publique risque-t-elle d'influencer le cours du procès dans cette affaire sensible ? La balle est dans le camp de l'accusation. D'autant plus que la moitié des 12 jurés du procès avouent être fans de Michael Jackson et/ou des Jackson five. Quelques manifestants pro-Murray se sont réunis devant le tribunal californien pour réclamer un procès équitable.



Quelle que soit l'issue du procès, les fans expriment déjà leur mécontentement quant à la peine maximale de quatre ans de prison : "Si Conrad Murray est condamné, on sera déçu par cette peine maximale, concède Wesley Noorhoff, directeur d'un fan-club qui compte des membres dans 180 pays. Et je ne veux même pas imaginer ce qui arrivera s'il n'est pas reconnu coupable". Réponse dans cinq semaines.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) vendredi 30 septembre 2011

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