

Rayée de l'antenne de France 5, Arrêt sur images va faire son retour sur Internet. L'équipe de l'émission de critique des médias espère ainsi poursuivre sa mission d'information? si le public suit le mouvement
Daniel Schneidermann peut compter déjà sur plus de 15.000 abonnés au site (photo DR)
Difficile d'empêcher une émission d'exister à l'ère d'Internet. Arrêt sur images, supprimée de la grille de programmation de France 5 à la rentrée, va revenir sur la toile. Rendez-vous en 2008, le 7 janvier, pour l'ouverture du site Arretsurimages.net. Même si la page est déjà accessible, la présentation se veut provisoire en attendant le démarrage officiel.
Et comme un pied de nez à leurs anciens employeurs, l'animateur Daniel Schneidermann et son équipe ont déjà concocté des chroniques sur les médias et le traitement de l'information, regroupées dans une rubrique malicieusement intitulée "les dernières chroniques auxquelles ils ont échappé". "Ils", ce sont les personnalités que Schneidermann accuse d'avoir conduit à la disparition de l'émission, par la pression qu'ils auraient exercée sur la chaîne France 5. Il se permet même de dresser pour chacun la liste de leurs motivations. ASI (surnom de l'émission) n'a pas encore repris que l'on retrouve déjà toute l'impertinence qui a fait son succès durant les 12 années de son existence. Avant qu'en plein succès, Patrick de Carolis, le président de France Télévisions, ne décide son arrêt en juin dernier?
The show must go on
Après l'annonce fracassante, et inattendue il faut bien le dire, de la suppression d'Arrêt sur images, Schneidermann ne s'est pas gêné pour déballer son sac et attaquer de toute part ceux qui ont sabordé le programme selon lui. Les internautes se sont mobilisés par la suite : une pétition a recueilli près de 200.000 signatures.
ASI, dont le principe était de décortiquer le travail des journalistes, dérangeait apparemment? les journalistes. Un principe qui répondait pourtant à la charte de France Télévisions, tenue de proposer ce type de programme aux téléspectateurs.
N'ayant trouvé aucune chaîne désirant relancer l'émission, Daniel Schneidermann installe donc ses quartiers sur Internet, un juste retour des choses en fin de compte étant donné le formidable soutien né sur le Web. Libérée des pressions des grands pontes du PAF, et ayant refusé de se faire financer par la publicité pour une plus grande marge de man?uvre, Schneidermann a dû se résoudre à demander la participation des fans de la première heure. Une campagne d'abonnement vient donc de démarrer. Plusieurs possibilités : un abonnement de base de 30 euros par an et de 10 euros pour trois mois, que le généreux donateur peut augmenter, et un tarif spécial à 12 euros pour les étudiants et personnes en situation précaires, sans nécessairement fournir un justificatif?
Le retour d'Arrêt sur images, sa réussite ou son échec, vont démontrer s'il est encore possible d'avoir un discours critique en France et, tout aussi important, mettre à l'épreuve l'engagement citoyen du grand public.
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) lundi 1er octobre 2007


































