

Un autobus avait déjàétéincendié, sans faire de victimes, la semaine dernière àla Grande-Borne en région parisienne (photo AFP)
Un an après le déclenchement des émeutes dans les banlieues françaises, une jeune femme de 26 ans a ététrès grièvement blessée samedi soir àMarseille dans l'incendie criminel de l'autobus oùelle se trouvait. Brûlée à70%, son état restait hier très réservé.
Samedi peu après 21h, au niveau de l'arrêt situéface aux facultés du quartier Saint-Jérôme (XIIIe arrondissement de Marseille), trois ados encapuchonnés ont forcéles portes du bus avant d'asperger l'intérieur d'essence et d'y mettre le feu sans que les passagers aient eu le temps de descendre. Trois autres personnes ont étéblessées légèrement dans ce que le procureur de la République a décrit comme "un guet-apens".
Jacques Chirac a expriméson "horreur devant cet acte ignoble", puis a assuréla famille de la victime que "tout serait mis en oeuvre pour retrouver et punir avec la plus extrême sévéritéles auteurs de l'agression".
Le ministre de l'Intérieur a mis deux compagnies supplémentaires de CRS àdisposition du préfet des Bouches-du-Rhône. Nicolas Sarkozy a promis "tous les moyens humains et techniques nécessaires"pour arrêter "dans les meilleurs délais"les auteurs de cette "inqualifiable tentative criminelle".
Campagne présidentielle oblige, François Hollande, premier secrétaire du PS a jugéde son côtéque Nicolas Sarkozy portait sa part de responsabilité, en estimant qu'il agissait comme un ministre de l'Intérieur "àtemps partiel". Le syndicat CFTC de la police a exigéla démission de Nicolas Sarkozy.
Un cercle vicieux
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a annoncéla tenue d'une réunion de crise sur la sécuritéet les transports publics aujourd'hui àMatignon. Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a décrété"la tolérance zéro"envers les délinquants.
Le drame de Marseille est le point culminant de plusieurs actes de délinquance graves qui ont touchéles transports en commun en France depuis une semaine, avec l'incendie de plusieurs bus en région parisienne notamment (Grigny, Nanterre, Grande-Borne?).
Les personnels et les compagnies de transports affichent leur ras-le-bol et leur peur. Hier, les chauffeurs de bus de Marseille ont fait valoir leur droit de retrait et aucun bus ne circulait en ville. Jeudi, la RATP avait décidéde contourner certains quartiers sur plusieurs dessertes.
Conséquence, l'attaque des bus va contribuer àexclure encore davantage la population des quartiers défavorisés. C'est un cercle vicieux dont il ne sera pas facile de sortir.
Samedi, àClichy-sous-Bois, une marche s'était déroulée dans le calme àla mémoire des deux jeunes morts électrocutés il y a un an lors d'une course-poursuite avec la police. A la suite de cet incident, la France avait connu l'automne dernier 21 nuits de guérilla urbaine avec notamment plus de 10,000 véhicules détruits.
L'agression de Marseille rappelle cruellement qu'un an après la situation s'est encore dégradée.
Thierry CLÉMENT. (www.lepetitjournal.com) 30 octobre 2006
Lire aussi
Un excellent dossier dans l'Obs - http://permanent.nouvelobs.com/special/20061026.UNE0058.html








































