Édition internationale

MARCHES FINANCIERS – Un léger mieux



Les bourses mondiales ont fini mardi sur une note positive pour la première fois depuis plusieurs jours. Les investisseurs restent cependant partagés quant aux déclarations de la Réserve fédérale américaine. La Banque centrale européenne attend, quant à elle, plus d'efforts de la part des pays de la zone euro


Un courtier à la Bourse de Francfort, en Allemagne (AFP/Fredrick von Erichsen)

Les places boursières mondiales ont repris des couleurs en fin de séance mardi. Et pour une fois, il s'agissait du vert. Paris a clôturé en hausse de 1,63 %, mettant fin à un cycle de 11 jours de baisses consécutives. Londres a connu une hausse de 1,89 % et Milan de 0,52 %. La bourse de Francfort a quant à elle terminé à l'équilibre (-0,10%). Après de lourdes pertes de la veille, Wall Street a clôturé sur des chiffres rassurants : le Dow Jones a gagné 3,89 % et le Nasdaq 5,27 %.

Une reprise timide
Les bourses mondiales étaient au bord du krach depuis l'annonce vendredi par l'agence de notation Standard&Poor's de l'abaissement de la note souveraine américaine. Les marchés financiers attendaient avec impatience et angoisse les déclarations de la Banque centrale américaine à ce sujet. La Fed a finalement annoncé mardi soir qu'elle allait garder son taux d'intérêt directeur près de zéro "au moins jusque mi-2013" et qu'elle envisageait de nouvelles mesures de relance pour aider l'économie. "Le comité a discuté de l'ensemble des outils politiques à sa disposition pour promouvoir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix", a-t-elle expliqué. Ces annonces ont été justifiées par une croissance "considérablement plus lente" que les prévisions et des risques qui "se sont accrus". Les investisseurs soufflent depuis le chaud et le froid. Si la Réserve fédérale est si conciliante, c'est que la situation va vraiment mal, pensent certains. La banque centrale nous soutient pour nous aider à relancer le marché, assurent d'autres. Le yoyo boursier a de l'avenir.

Moins de pétrole
Dans son rapport mensuel, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a abaissé mardi sa prévision de croissance de la demande mondiale de brut pour 2011, évoquant la détérioration des perspectives macroéconomiques dans les économies les plus avancées. L'Opep réduit sa prévision de 150.000 barils par jour (bpj) et prévoit désormais pour cette année une croissance de la demande mondiale de brut de 1,21 million bpj. Conséquence de cette annonce, les cours du pétrole ont terminé mardi à un plus bas depuis le 29 septembre 2010, cédant quelque 2,5%.

L'Espagne et l'Italie doivent réagir
Si la crise américaine n'arrange pas les affaires du vieux continent, l'Union européenne a ses propres problèmes de trésorerie. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet a appelé les gouvernements européens à tenir leurs promesses, alors que la BCE a décidé de racheter davantage de dette publique de pays de la zone euro. "Nous avons demandé de manière extrêmement claire dans les derniers jours au gouvernement italien de prendre un certain nombre de décisions qui ont été prises, et d'accélérer en particulier le retour à une situation budgétaire normale. Nous avons demandé la même chose au gouvernement espagnol. Nous avons demandé à l'ensemble des gouvernements européens, les 17, d'accélérer les décisions qu'ils ont prises le 21 juillet", a-t-il martelé sur Europe 1. La crise actuelle est "la plus grave depuis la seconde guerre mondiale", a-t-il déclaré, ajoutant que, sans l'intervention de la communauté internationale, "cela aurait pu être la crise la plus grave depuis la première guerre".

La ministre du Budget et porte-parole du gouvernement français Valérie Pécresse a affirmé mardi que la France ne dévierait "pas d'un iota de [sa] trajectoire de redressement des finances publiques" et qu'elle était prête à "davantage d'efforts". Bonne nouvelle pour la France : l'agence de notation Standard & Poor's estime que la perspective de la note souveraine de la France est stable, et devrait demeurer à AAA pour les deux années à venir, a déclaré mardi le directeur des notations de l'agence en Europe.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mercredi 10 août 2011

En savoir plus

Article de La Tribune, La Fed répond a minima aux turbulences boursières
Article du Monde, La Fed laisse ses taux directeurs inchangés mais n'annonce aucune mesure de relance
Article du Parisien, Trichet : c'est «la crise la plus grave depuis 1945»
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