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DIS-MOI DIX… – … raisons d’aller au Musée national des Philippines

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Écrit par François COUDRAY
Publié le 13 septembre 2017, mis à jour le 13 septembre 2017

Lancement cette semaine d'une nouvelle chronique "Dis-moi dix?", qui explorera, en dix points systématiques, évasions et bons plans pour mieux vivre aux Philippines. Première chronique aujourd'hui avec "dix bonnes raisons" de visiter le Musée national des Philippines.

 

1- Le Musée national des Philippines est ACCESSIBLE dans la mesure où il est ouvert le dimanche, journée durant laquelle les trajets à l'intérieur de la mégalopole manillaise s'avèrent souvent d'une déconcertante facilité.

 

2- Le Musée national des Philippines est GRATUIT pour l'ensemble de ses collections permanentes et de ses expositions temporaires. Seules contraintes à l'entrée : le dépôt des sacs en consignes (également gratuites) et l'enregistrement de votre identité et de votre pays d'origine.

 

3- Le Musée national des Philippines occupe un BÂTIMENT HISTORIQUE : il s'agit de l'ancien bâtiment du congrès philippin, déserté en 1972 suite à la promulgation de la loi martiale par Ferdinand Marcos. Au-delà des collections, le visiteur pourra donc être sensible à leur écrin, à la fois pour ses qualités architecturales (on appréciera les vastes volumes des salles de réceptions et de débats et la majesté des colonnades néo-classiques) et la mémoire qui y est encore présente.

 

4- Le Musée national des Philippines reste un LIEU D'HISTOIRE, retraçant, à travers ses collections, quelques épisodes marquants de la construction de la nation philippine et de son identité propre. Sans doute l'imposante huile sur toile "Spoliarium", de Juan Luna y Novicio, marquera-t-elle le spectateur dès son entrée dans le musée. Et c'est sans doute à dessein qu'elle ouvre notre parcours. Cette ?uvre a en effet permis à son auteur de remporter la médaille de première classe à l'Exposition nationale espagnole des beaux-arts en 1884, elle d'ainsi démontrer l'excellence et la possible supériorité des artistes philippins sur leurs occupants espagnols. A travers le recours à la scène antique, elle dénonce d'ailleurs la violence de cette occupation. C'est le même Juan Luna y Novicio qui livrera la première représentation peinte du drapeau philippin, présentée quelques salles après. Plusieurs espaces sont, dans le même esprit, à "Rizal le réformiste" (titre du huile de Martino Abellana) et à son ?uvre. 

5- Le Musée national des Philippines propose un PARCOURS COHERENT à travers l'art et l'histoire philippine des 19ème et 20ème siècles avec une organisation tout à la fois chronologique et thématique de ses collections : premier niveau consacré au 19ème siècle et second niveau consacré au 20ème siècle, à l'intérieur desquels les galeries thématiques se succèdent (mouvements artistiques, mise en valeur d'une personnalité artistique importante, art religieux?).

 

6- Le Musée national des Philippines permet un VOYAGE A TRAVERS L'ARCHIPEL PHILIPPIN et différents aspects de la création du pays : art savant des peintres manillais dont la plupart ont fait le "voyage en Europe", art naïf du "Maître de Bohol" et de son chemin de croix?

 

7- Le Musée national des Philippines propose un PARCOURS DIVERSIFIE à travers les médiums artistiques (peinture - grands formats, minitatures -, sculpture, gravure? ) et les thématiques abordées (portraits, paysages, scènes historiques, scènes de la vie quotidienne, art religieux, art contestataire?).

 

8- Le Musée national des Philippines offre un DIALOGUE INTERESSANT avec l'histoire de l'art occidental : nombreux sont en effet les artistes qui ont séjourné en Europe et témoignent de leurs voyages à travers leurs ?uvres (les quais de Seine d'Emilio Aguilar Cruz, par exemple, ou un "coucher de soleil en Bretagne" de Félix Resurrecion Hidalgo voisinant avec une "scène philippine" de Juan Luna y Novicio) ; nombreux sont également les artistes chez qui l'influence d'un "maître" européen est clairement lisible (un évident clin d'?il à Miro, par exemple, dans la peinture d'Antonio Daroy) ; passionnants sont ces jeux d'échos, où apparaît la voix de l'artiste dans sa singularité?

 

9-  et  10- Le Musée national des Philippines propose deux superbes EXPOSITIONS TEMPORAIRES : la rétrospective de Pierre de Vallombreuse, déjà évoquée dans nos colonnes (consulter cet article) et la présentation de nombreuses gravures de Leonilo O. Doloricon, "Handog sa Bayan", travail aussi noir que puissant, dénonçant, dans un langage plastique nourri à des sources diverses (de la caricature de presse au graphisme des comics américains), les injustices et les violences de la société philippine contemporaine. Une exposition choc à découvrir au dernier niveau du musée jusqu'au 24 septembre prochain.

INFORMATIONS PRATIQUES : ici 

Premier publication le jeudi 14 septembre 2017

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